Le meilleur des mondes…

Asset Management - Nous vivons actuellement dans un environnement économique caractérisé par le retour incontestable d'une croissance mondiale synchronisée, certes encore inférieure à la tendance de long terme, mais qui ne comporte pas de pressions inflationnistes.

Une croissance sans inflation permet aux Banques Centrales de continuer une politique accommodante ou plutôt de gérer le resserrement en douceur. Les derniers communiqués de la BCE vont dans ce sens et nous pouvons noter la prudence de la FED sur son chemin, pourtant évident et tout tracé du resserrement.

Un contexte macroéconomique qui permet ainsi pour l’instant aux marchés de profiter du meilleur des mondes : un marché actions qui progresse, des spreads sur les obligations d’entreprises qui poursuivent leur réduction, pas de choc sur les obligations d’Etats.

Du point de vue géopolitique, l’Europe continentale, qui avait catalysée au cours des dernières années la plupart des risques politiques et qui avait attirée, et probablement méritée, la défiance des investisseurs, semble renaître.

Aussi, face aux atermoiements, aux scandales potentiels et à l’incertitude politique en perspective pour le monde anglo-saxon, la zone Euro semble retrouver une certaine direction, après avoir maîtrisé les sirènes des promesses populistes (en Autriche, aux Pays Bas, en France) et éloigné les risques de nouvelles instabilités électorales (avec le vote en Italie qui reporte de facto les élections l’année prochaine).

Dans un monde instable la zone euro aurait-elle gagné la palme de la zone la plus prédictible ?

Dans ce cas, nous aurions la conjonction du meilleur des mondes pour le contexte macroéconomique avec des facteurs de risque qui continuent à se réduire. L’évolution récente des spreads français et italien en témoignent. L’espoir est permis face à la reconstitution d’un couple franco- allemand qui pourra faire avancer une perception plus positive de la zone euro et concrétiser les réformes structurelles encore absentes, qui soutiendront l’amélioration de long terme.

Cependant, cette image idyllique n’est pas exempte de vulnérabilité

Au-delà des chocs exogènes toujours possibles dans un environnement géopolitique instable, le jeu dangereux de la montre pratiqué par l’administration américaine sur la mise en place des reformes tant attendues, en particulier dans le domaine fiscal, pourrait peser à terme sur les prévisions de croissance et sur les valorisations de l’autre côté de l’Atlantique. Difficile alors de penser qu’un fort regain de la volatilité sur le marché US n’aurait pas d’impact sur les autres.

Mais nous sommes dans le meilleur des mondes, pour le moment.

Claudia Bernasconi - SwissLife AM

Économiste spécialiste des marchés émergents chez SwissLife AM

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