Le Japon va-t-il changer de cap ?

Asset Management - Au Japon, les signes de « maturation » du cycle abondent. Quand bien même les dernières données conjoncturelles font état d’un léger ralentissement, la vue d’ensemble est parfaitement résumée par le marché du travail nippon.

En janvier, le taux de chômage a continué de baisser pour atteindre 2,4%, son niveau le plus bas depuis 1993. Quant au ratio entre postes ouverts et candidats (de 1,59), il n’avait pas été aussi élevé depuis le milieu des années 1970.

La croissance du PIB réel est régulièrement positive depuis fin 2014. Les indicateurs cycliques sont encourageants à court terme. Ils signalent une croissance soutenue, stimulée par des entreprises et des ménages japonais qui reprennent confiance. Enfin, à moins d’un fort ralentissement induit par une montée du protectionnisme, l’amélioration de la conjoncture à l’échelle internationale et l’accélération des échanges mondiaux devraient soutenir le secteur des exportations nippones, important moteur de la reprise actuelle.

Dans ce contexte, un changement d’orientation monétaire de la Banque du Japon n’aurait rien de surprenant. Les marchés financiers, encouragés par les déclarations du gouverneur Haruhiko Kuroda au cours des derniers mois, spéculent d’ailleurs sur cette possibilité. Dernière banque centrale à mener une politique accommodante, la Banque du Japon a toutes les raisons, tant au niveau économique qu’en termes pratiques, de normaliser sa politique monétaire.

L’accélération progressive des prix à la consommation permet désormais d’envisager un tel changement, avec un taux d’inflation globale qui est repassé en territoire positif en 2016 et s’établit actuellement à +1,5%. La marge de manœuvre de la Banque du Japon en matière d’achats d’actifs devient par ailleurs limitée, dans la mesure où elle a déjà acquis des pans entiers des marchés nationaux des obligations gouvernementales et des fonds indiciels cotés (ETF, Exchange Traded Funds).

Les obstacles politiques et techniques associés à un élargissement du périmètre de ses rachats à d’autres types d’actifs, tels que la dette municipale ou les obligations étrangères, rendent un tel scénario peu vraisemblable.