L’attractivité nouvelle du crédit européen de court terme

Asset Management - Dans un environnement marqué par des taux monétaires toujours bas, mais avec une conjoncture européenne en amélioration, le marché du crédit investment grade court terme s’affirme comme un placement alternatif incontournable.

Dans le contexte actuel de maintien des taux à des niveaux toujours bas, les investisseurs continuent de chercher des alternatives aux placements monétaires. La gestion de trésorerie doit en effet s’adapter à un environnement marqué par des taux de rendement désormais négatifs. Le taux de l’Eonia devrait rester en territoire négatif et aucune inflexion n’est attendue par le marché avant 18 mois. Ces rendements négatifs des taux court terme impactent également l’univers des obligations privées qui continuent toutefois d’offrir des rendements globalement positifs.

Or, le marché du crédit européen devrait pouvoir compter au cours des prochains mois sur la bonne tenue de la conjoncture européenne. Tous les secteurs économiques contribuent à soutenir la croissance en zone euro. Le taux d’utilisation des capacités de production est en hausse et les entreprises européennes vont devoir combler leur retard d’investissement. En l’absence de choc exogène majeur à horizon 2018, le taux de chômage en zone euro devrait reculer de 1,6 point et être ramené à 8%. Toutefois, la BCE va poursuivre sa politique monétaire accommodante au cours des prochains mois car l’inflation sous-jacente ne devrait dépasser sa cible des 2% qu’à un horizon de trois ans.

Un univers Investment Grade Euro en pleine expansion depuis 2012

Ce contexte plus favorable devrait tout particulièrement bénéficier au marché du crédit investment grade de court terme, dont le profil de risque va donc s’améliorer. Or, les placements éligibles en équivalent de trésorerie doivent limiter au maximum l’exposition au risque et pourront donc plus facilement se reporter sur cette classe d’actifs. D’autant plus que la convergence des obligations de maturité courte permet de générer un rendement récurrent sur un horizon de 6 à 12 mois, atténuant ainsi les risques de regain de la volatilité. « L’enjeu consiste alors à effectuer une sélection rigoureuse au sein de l’univers obligataire investment grade Euro. Il existe plus de 350 émetteurs sur le segment 1-3 ans et 450 émetteurs sur le segment 3-5 ans. Depuis 2012, le volume brut d’émissions sur le marché primaire des obligations d’entreprises a bondi de 50% ! » relève Diana Rager, gérante obligataire.

La situation financière des entreprises européennes n’a cessé de s’améliorer au cours des trimestres précédents : profits en hausse, endettement maîtrisé. Ainsi, le ratio dette nette/Ebitda s’est stabilisé autour de 2,4 (2,8 en 2009). La croissance moyenne des bénéfices des sociétés de l’indice STOXX Europe 600 a atteint (estimation provisoire) 12,8% en 2016 et devrait encore s’afficher à +9,8% cette année.
Du fait de la persistance d’un taux Eonia négatif et qui devrait le rester au cours des prochains mois, les investisseurs devraient par conséquent être incités à se tourner davantage vers le marché du crédit investment grade Euro de court terme comme alternative aux placements monétaires.