La livraison des vaccins, l’espoir lié au stimulus et la réserve fédérale devraient soutenir les marchés

Asset Management - L'année 2020 s'achève en demi-teinte, entre la deuxième vague de Covid et l'arrivée prochaine d'un vaccin qui porte l'optimisme des marchés. Quels sont les points de vigilance pour les investisseurs cette semaine ? Les explications de Vincent Boy, Analyste chez IG France.

La semaine pourrait commencer une nouvelle fois sur de l’optimisme, grâce aux nombreuses informations sur le début de l’acheminement des vaccins, notamment aux Etats-Unis. Par ailleurs, les perspectives annoncées, sur la possibilité de voir plus de 100 millions d’Américains immunisés d’ici fin mars 2021, confortent les investisseurs sur le fait que la crise sanitaire est bientôt terminée.

Covid, restrictions VS vaccin

Les premières doses de vaccins ont déjà été inoculées, notamment au Royaume-Uni et de plus en plus de pays dans le monde commencent à recevoir des stocks de vaccins. Cela est donc plutôt positif et permet d’anticiper une réouverture complète des économies dans les prochains mois. En revanche, dans l’attente d’une distribution massive du vaccin à travers le monde, dont l’efficacité à long terme reste toujours à prouver, la situation reste difficile et de nombreux pays continuent d’imposer des restrictions importantes à leurs populations.

En Europe, de nombreux pays sont à nouveau confinés ou appliquent des restrictions de déplacements depuis plusieurs semaines, comme en France ou au Royaume-Uni. Ce dimanche 13 décembre, l’Allemagne a annoncé qu’elle fermerait tous les commerces non essentiels à partir de ce mercredi 16 décembre et jusqu’au 10 janvier 2021. Aux Etats-Unis la situation empire chaque jour, avec 2 500 à 3 000 décès journaliers et un nombre total d’hospitalisations qui atteint 110 000 selon le dernier rapport. Le nombre d’hospitalisations durant les deux précédentes vagues n’a jamais dépassé les 60 000.

Fed, quel soutien monétaire ?

Un autre sujet permet, une fois encore, de justifier l’espoir des investisseurs. Les discussions concernant le nouveau stimulus budgétaire aux Etats-Unis soutiennent les marchés, bien que celles-ci n’aient toujours rien donné, même après plusieurs mois de discussions. Enfin, un dernier soutien de poids sera très suivi par les investisseurs ce mercredi 16 décembre. Le président de la réserve fédérale, Jerome Powell, donnera son discours concernant la politique monétaire de la Fed.

Les marchés s’attendent à une confirmation du soutien sans limite de l’institution. Jerome Powell pourrait également préciser que l’impact de la crise sanitaire sur l’économie semble être plus important qu’anticipé du fait du retour du virus conduisant à imposer des restrictions dans le pays et dans le monde. Ce dernier point, plutôt négatif en temps normal pour les marchés, devrait au contraire rassurer les investisseurs concernant la poursuite, voire l’intensification, du soutien monétaire de la réserve fédérale américaine.

Brexit et pétrole, vigilance constante

D’autres rendez-vous importants retiendront l’attention des investisseurs cette semaine. A commencer par le Brexit. Les discussions restent toujours bloquées sur les mêmes points de discorde entre l’Union Européenne et le Royaume-Uni, alors que la période de transition entre les deux blocs économiques se termine dans deux semaines. Ce dimanche 13 décembre, qui était la (énième) date limite pour trouver un accord, les négociateurs se sont entendus pour continuer les discussions au-delà, permettant notamment à la livre Sterling de rebondir fortement ce matin.

Sur le marché du pétrole, les investisseurs seront attentifs au rapport mensuel de l’OPEP publié ce lundi, avant la réunion de l’OPEP+ prévue mercredi. Le cartel élargi avait réduit sa production jusqu’à près de 10 millions de barils par jour (M b/j) au plus fort de la crise, soit environ 10 % de l’offre mondiale. Actuellement à 7,7M b/j, cette réduction de production doit être ramenée à 7,2M b/j à partir du 4 janvier, date à laquelle l’OPEP+ se réunira à nouveau pour décider de nouvelles mesures.

Par ailleurs, l’explosion d’un tanker qui déchargeait en Arabie Saoudite et celle d’un pipeline en Iran, soutiennent également le cours du pétrole, sur fond d’instabilité au sein de certains pays producteurs.

Vincent Boy - IG France

Analyste

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