Inflation : la BCE n’est pas encore prête à agir

Asset Management - Ce jeudi 14 avril, les marchés gardaient un œil sur les résultats de la dernière réunion de la Banque centrale européenne (BCE). La BCE maintient ses taux inchangés, malgré l'inflation. A quoi faut-il s'attendre pour le prochain rendez-vous au mois de juin 2022 ?L'analyse d'Ulrike Kastens, Economist Europe chez DWS.

La Banque centrale européenne (BCE) continue de prendre son temps. Coincée entre une forte incertitude économique et des taux d’inflation record, elle continue de faire preuve de prudence. Mais au moins, elle a décidé de mettre fin aux achats nets d’actifs au troisième trimestre de 2022. La BCE a ensuite tenu à souligner qu’elle reste « dépendante des données ».

Soyez attentifs en juin

La conférence de presse a porté sur deux sujets principaux. Le premier concernait la création d’un outil de gestion de crise pour lutter contre la fragilité du marché obligataire. L’objectif est d’éviter un élargissement excessif des spreads, conséquence possible dans l’économie réelle des nouvelles orientations de la politique monétaire de la Banque. Christine Lagarde s’est abstenue d’émettre une telle hypothèse. Mais elle a souligné à plusieurs reprises que la BCE avait déjà prouvé via des stress tests qu’elle était en mesure de réagir avec flexibilité.

En second lieu, l’accent a été mis sur les prévisions en matière d’inflation. Compte tenu des taux record, ce point réclame une vigilance accrue. L’heure reste au statu quo : la BCE n’a pas voulu agir aujourd’hui et attend de recevoir de nouvelles prévisions pour la réunion de juin. L’évolution de l’inflation déterminera l’orientation de sa politique monétaire dans les mois à venir. De même, si la FED réagit de manière beaucoup plus agressive aux menaces d’inflation, la BCE risque de devoir procéder à une normalisation plus rapide de sa politique monétaire, contrairement à sa position actuelle.

Ulrike Kastens - DWS

Economiste

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