IA : bonjour ChatGPT, à toi de jouer…

Asset Management - ChatGPT est sur toutes les lèvres. Abordons ici aborde le sujet sous l’angle de la active. Outre l’industrie des ETF, un autre challenger menace la confrérie des gérants actifs. L’intelligence artificielle, toujours mieux entraînée, est soupçonnée de rendre le travail des gérants actifs obsolète. Mais est-ce vraiment le cas ? Le point avec Michael Blümke, CFA, CAIA, senior portfolio manager chez Ethenea.

Depuis le lancement du premier ETF il y a 30 ans, le monde de l’investissement a bien changé. Ces dernières années, les ETF ont conquis une part croissante du marché financier jusqu’à devenir le choix privilégié de nombreux investisseurs.

Selon les statistiques de la Fédération mondiale des Bourses (World Federation of Exchanges), la part de marché mondiale des ETF dépassait les 7.000 milliards de dollars fin 2020, soit une hausse de 17 % par rapport à l’année précédente. Ces chiffres montrent clairement la place croissante qu’occupent les ETF dans les investissements.

Transparents, abordables et performants, les ETF offrent une alternative intéressante aux fonds traditionnels gérés activement. Grâce aux ETF, les investisseurs peuvent investir dans un panier largement diversifié d’actifs, ce qui réduit le risque.

Outre les ETF, le recours croissant à l’intelligence artificielle (IA) met à mal les fonds gérés activement. Les systèmes IA peuvent analyser rapidement d’immenses quantités de données et identifier des schémas, améliorant la prise de décision en matière d’investissement. Certaines études montrent que les stratégies d’investissement reposant sur l’IA produisent dans certains cas de meilleurs résultats que les fonds gérés activement.

Il faut toutefois garder à l’esprit le fait que l’IA n’est pas infaillible et que la capacité de jugement humaine reste indispensable. En outre, il peut arriver que l’IA, compte tenu de son approche quantitative, passe à côté de facteurs importants tels que les évolutions politiques et les événements internationaux.

En bref, le rôle croissant des ETF et le recours à l’IA mettent à mal la gestion active des investissements. Il est recommandé aux investisseurs d’étudier soigneusement les différentes alternatives qui s’offrent à eux et de choisir la forme de placement la plus adaptée à leur situation personnelle.

La gestion active, obsolète ?

Waouh ! Le texte qui précède a été intégralement écrit par un chatbot reposant sur l’apprentissage automatique et donc sur l’intelligence artificielle. Le prototype ChatGPT (Generative Pre-trained Transformer) développé par OpenAI a réagi à la commande suivante :

Bonjour ChatGPT, le premier ETF a été lancé il y a 30 ans. Rédige un texte dans lequel tu évalues le défi que posent à la gestion active des investissements la part de marché croissante des ETF d’une part, et l’utilisation de l’intelligence artificielle d’autre part. Appuie tes déclarations sur des statistiques !

Au risque de déclencher une certaine lassitude pour le thème de l’intelligence artificielle (IA) après le raz-de-marée médiatique de ces dernières semaines, j’aimerais quand même brièvement aborder ce sujet dans le contexte de la gestion active. La confrérie des gérants actifs est menacée par un autre challenger que l’industrie des ETF vieille de 30 ans. Aujourd’hui, 9 000 ETF environ gèrent une part croissante des actifs mondiaux (12,6 % des actions et 2,5 % des obligations aux États-Unis), mais l’intelligence artificielle toujours mieux entraînée pourrait aussi rendre notre (mon) travail obsolète. Mais est-ce vraiment le cas ?

Développer l’activité grâce à l’IA

Je ne le pense pas. Au contraire, je suis convaincu que cette technologie peut nous permettre de franchir une nouvelle étape dans l’amélioration de l’efficacité. Sans compter que le scepticisme vis-à-vis de l’IA restera longtemps ancré chez de nombreux clients, il ne faut pas oublier les limites de cette avancée. Oui, l’IA peut traiter très rapidement d’incroyables quantités de données. Mais sa production reste une fonction du « matériel d’apprentissage » mis à sa disposition. Jusqu’à présent, l’IA n’a pas encore réussi à reproduire les capacités d’abstraction et de créativité du cerveau humain.

Mais selon moi, ce n’est pas un obstacle à l’utilisation de l’IA et à la création de valeur ajoutée. Il s’agit moins d’une situation de concurrence que de l’intégration intelligente de l’IA dans des processus préexistants. Il s’agit d’enrichir nos boîtes à outils d’un autre instrument utile. Je suis convaincu que l’utilisation de l’IA dans l’analyse, le traitement et la structuration des données, autrement dit, dans les processus en amont de la décision, recèle un immense potentiel d’amélioration.

Je peux même imaginer que les alternatives et les voies de développement possibles seront présentées de manière plus efficace grâce à un tel système. Mais au terme de ce processus amélioré, l’homme doit rester la dernière instance de contrôle et de décision. Bien évidemment, cela ne veut pas dire que notre rôle se réduit à celui de décideur. Dans l’idéal, nous serons accompagnés et soutenus dans nos décisions et pourrons ainsi nous concentrer sur ce que nous savons le mieux faire.

Et maintenant, où allons-nous ?

Cette vision peut vous sembler naïve, mais j’ai personnellement hâte de voir les évolutions futures et l’intégration de l’IA dans mon domaine de travail. Manifestement, l’IA sait déjà très bien rédiger des textes et, si nous regardons de près l’avant-dernier paragraphe du texte IA, elle nous donne à nous, les gérants actifs, une belle leçon d’humilité.

Michael Blümke - Ethenea

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