Etats-Unis : une saison des résultats sous fond de réforme fiscale

Asset Management - Comme il est de coutume à pareille époque, la saison des résultats d’entreprises vit ses prémices de part et d’autre de l’Atlantique.

Aux Etats-Unis, les hostilités ont notamment démarré vendredi dernier avec les résultats de valeurs bancaires comme JPMorgan et Wells Fargo. Le lecteur assidu de nos publications ne sera pas surpris de l’idée qui suit : les indices US sont chèrement valorisés. Un contexte en théorie explosif en cas de déceptions sur les résultats. En théorie seulement tant la résistance semble pour le moment à toute épreuve sur les principaux indices de Wall Street. Les analystes anticipent pour le moment une hausse des résultats de 6.2% au T4, pour une croissance sur l’année civile de 5.6% sur les valeurs du S&P 500.

La réforme fiscale américaine

La réforme fiscale de Donald Trump se trouve évidemment au centre de toutes les discussions dans les salles de marché. Aussi  surprenant  que  cela  puisse  paraitre,  le  premier  impact  pourrait finalement s’avérer… négatif ! Selon  les  analystes  Aurel  BGC,  la  disparition  de  certaines  niches  fiscales  ou  la  taxation  des  profits  réalisés l’étranger pourraient ainsi impacter défavorablement les résultats du T4. Les résultats publiés par JP Morgan illustrent cette possibilité : la banque a annoncé avoir subi une charge supplémentaire de 2.4 Mrds de dollars.

Passées  ces  considérations court-termistes, l’impact sur les résultats de cette réforme s’annonce bien plus favorable sur l’année 2018, comme en attestent les multiples révisions à la hausse ces dernières semaines. Le dilemme de l’investisseur n’en reste pas moins entier : dans quelle mesure ceci se trouve-t-il déjà dans les cours?

Par ailleurs, l’élément le plus susceptible de soutenir le cours des actions ne se trouve potentiellement pas dans les résultats, mais dans les rachats d’actions qui pourraient découler du rapatriement de cash stocké à l’étranger par  les  plus  grandes  firmes  américaines.  En  2004,  sous  la  présidence  de  Monsieur  Bush,  le  congrès  avait  déjà offert  un  allègement  fiscal  aux  entreprises  désirant  offrir  un  billet  retour  à  leurs  profits.  Plus  de  300  milliards avaient  alors  remis  un  pied  sur  le  territoire :  des  études  avaient  cependant  ensuite  démontré  que  ces  fonds avaient bien plus servi à racheter des actions qu’à investir… Il est donc tout à fait envisageable de voir certaines lignes poursuivre dans les mois à venir leur dynamique euphorique. Ceci pourrait cependant se faire de nouveau au prix d’une extension des multiples. Fidèles à nos principes, nous préférons continuer de privilégier les zones plus attractives. Celles ou les résultats affichés et potentiels continuent de constituer la variable d’ajustement majeure des prix.