Etats-Unis / Chine : Peter Navarro créé la panique avant de se rétracter

Asset Management - Les marchés américains restent nerveux face aux risques sanitaires et politiques. Comment les indices US réagissent-ils cette semaine ? Quelles perspectives de croissance s'annoncent pour l'Oncle Sam ? Les explications de Vincent Boy, analyste marchés chez IG France.

Le conseiller à la maison blanche Peter Navarro précisait ce lundi 22 juin lors d’une interview, que l’accord commercial était terminé, notamment du fait du comportement de la Chine face à l’épidémie de coronavirus. Donald Trump a, par la suite, tweeté que l’accord était toujours en place et qu’il espérait que la Chine honorerait ses engagements.

Peter Navarro est également revenu sur ses propos, en précisant que cela avait été mal interprété. La réaction du marché a été immédiate et les indices sont partis en forte baisse, avant de reprendre le chemin de la hausse suite au démenti du président américain.

Nervosité des marchés

Malgré le rebond initié depuis, cette chute rapide fait ressortir un marché nerveux alors que de nombreux risques planent mais que les indices se maintiennent sur des plus haut de 3 mois. Sur le plan commercial, les Etats-Unis envisageraient par ailleurs de remettre en place des droits de douane sur l’importation d’aluminium en provenance du Canada dès la fin de la semaine, selon des sources proches du dossier.

Au-delà des tensions sur le commerce, la pandémie semble se propager à nouveau avec une accélération de la croissance des cas, notamment en Amérique du Sud. Le Brésil compte maintenant plus d’un million de cas alors que seulement 350 000 étaient recensés il y a un mois.

Aux Etats-Unis, bien que la situation semble contrôlée dans l’Etat de New York, qui rouvre à présent la plupart de ses commerces, la situation dans d’autres Etats devient inquiétante, à l’image de la Californie ou du Texas. La Chine a également reporté 22 nouveaux cas, dont 13 à Pékin, à comparer à une hausse de 18 cas le jour précédent.

Croissance, pas avant 2021 ?

Par ailleurs, bien que les marchés continuent de l’ignorer, de plus en plus d’économistes semblent valider les perspectives de la Fed d’un retour à la croissance qui pourrait ne pas se faire avant au moins 2021. Le chômage devrait rester au-delà des 8 %, même l’année prochaine mais les marchés ne semblent toujours pas affectés.

Les soutiens sans précédent de la Fed et de l’administration américaine pourraient ainsi se poursuivre encore un bon moment, alors que Donald Trump prépare un nouveau soutien à 1 000 milliards de dollars pour investir dans les infrastructures.

Au-delà du soutien économique, le président américain a annoncé hier qu’il supprimerait dès ce mercredi les visas de travail pour un certain nombre de pays jusqu’à la fin de l’année. Cette décision permettra de favoriser l’emploi des Américains plutôt que des étrangers, mais soulève de nombreuses critiques de la part des entreprises.

Les statistiques à surveiller

Du côté des statistiques, le marché de l’immobilier aux Etats-Unis continue d’être sous pression avec un niveau de vente de maison, constaté ce mardi 22 juin, au plus bas depuis près de 10 ans. Au Japon, malgré un rebond des services, l’activité manufacturière continue de se dégrader et se situe maintenant à un niveau qui n’a pas été vu depuis la crise financière de 2008.

Dans la journée, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la zone euro doivent publier le même type de données, avant la publication d’autres statistiques sur le marché immobilier aux Etats-Unis.

Vincent Boy - IG France

Analyste

Voir tous les articles de Vincent