Etats-Unis : Joe Biden, frapper fort

Asset Management - Depuis son investiture, Joe Biden s'est mis au travail en tant que 46e président des Etats-Unis. Quelles perspectives macroéconomiques se dessinent, à l'heure de la relance après la crise sanitaire ?

Le Président américain Joe Biden s’est immédiatement mis au travail après son investiture qui a eu lieu la semaine dernière. Il a signé plus d’une dizaine de décrets. En plus de promulguer un ensemble de mesures visant à lutter contre la pandémie de Covid, le 46e président des Etats-Unis s’est engagé à réintégrer l’Organisation mondiale du commerce (OMS) et l’Accord de Paris sur le climat.

Etats-Unis, la relance en marche

Il a également signé des décrets visant à apporter une aide financière aux ménages américains les plus durement touchés par la pandémie. Parallèlement, Janet Yellen, ancienne présidente de la Réserve fédérale et candidate au poste de secrétaire du Trésor, a enjoint au législateur américain de faire fi du fardeau de la dette et de ne pas lésiner sur les aides financières destinées à atténuer l’impact de la pandémie.

Ces mesures seront bénéfiques même si la reconduction de mesures de confinement face à la recrudescence de la pandémie pourrait nuire à l’économie à court terme. Les nouvelles dépenses publiques, qui financeront en grande partie des mesures écologiques, devraient soutenir notre stratégie d’investissement responsable. 

Retour de la guerre commerciale

Lors de son audition devant le Sénat, Janet Yellen a tenu des propos forts sur la Chine, qu’elle considère comme le « plus gros concurrent stratégique » des États-Unis et qu’elle accuse de « pratiques commerciales abusives, inéquitables et illégales ».

Cela nous conforte dans l’idée que les tensions sino-américaines resteront d’actualité tout au long de la présidence de Joe Biden. La volatilité restera certainement importante et nous nous la considérons comme une classe d’actifs à part entière qui peut être manipulée à des fins opportunistes.

Zone euro, traverser la crise

L’activité économique a fortement ralenti pour le troisième mois consécutif au Royaume-Uni et en zone euro, sur fond de durcissement des mesures de confinement aux quatre coins du continent. Une récession à double creux pourrait se profiler à l’horizon, invalidant nos prévisions économiques pour le premier trimestre. 

En Italie, le Premier ministre Giuseppe Conte a survécu à une motion de censure mais la coalition au pouvoir a perdu sa majorité. Même si une crise politique immédiate a été évitée, cela pourrait se révéler problématique à l’heure où l’Italie doit faire face simultanément à une crise sanitaire et une crise économique.

Une bonne saison des résultats ?

La saison des résultats du quatrième trimestre bat son plein aux Etats-Unis. Jusqu’à présent, dans l’ensemble, les chiffres d’affaires se sont révélés supérieurs de 7,5 % aux prévisions des analystes et les bénéfices ont dépassé les attentes de 32,2 %. Ces bons chiffres sont dus en grande partie au secteur financier — le premier à publier des résultats — avec des chiffres d’affaires de 8 % supérieurs aux attentes et des bénéfices moyens de 55 % supérieurs. 

Le nombre d’entreprises opérant dans d’autres secteurs ayant déjà publié leurs résultats est trop faible pour pouvoir tirer des conclusions. De même, la publication des résultats a à peine démarré en Europe.  Cependant, à l’heure où l’économie mondiale commence à se redresser, les résultats des entreprises devraient faire de même — les secteurs cycliques et les petites capitalisations innovantes qui ont réussi à conserver des bilans solides tirant leur épingle du jeu de façon particulière.

César Pérez Ruiz - Pictet Wealth Management

Directeur des investissements & CIO

Voir tous les articles de César