La grande crise financière nous a fait prendre conscience de la complexité du système financier mondial. Beaucoup étaient convaincus de l’arrivée d’une crise, mais l’ampleur des effets de levier et des interconnexions a surpris beaucoup d’entre nous.
Disparition des produits complexes trop risqués
La réglementation avait permis de mettre au point des produits à fort effet de levier difficiles à valoriser, laissant les banques porter dans leur bilan des actifs de mauvaise qualité résultant d’activités de trading, de hedging et d’investissements risqués.
Dans certains cas, il faudra encore des années pour éponger les pertes liées à ces créances irrécupérables, du fait que les régulateurs découragent désormais la détention d’actifs complexes à fort effet de levier et ont renforcé les exigences de liquidité. En conséquence, certains produits très complexes ont disparu tandis que certaines activités ont été transférées à des acteurs du shadow banking pour externaliser les risques.
Bilan de l’intervention des banques centrales
La Fed, la BCE et les autres banques centrales sont intervenues pour soutenir l’économie et absorber les risques. Elles ont mis en place des programmes d’assouplissement quantitatif et ont parfois abaissé leurs taux directeurs en territoire négatif. La pile de dettes et de crédit immobilier qui en résulte rappelle l’éclatement de la bulle immobilière japonaise.
Tant que les banques centrales parviennent à maintenir un rythme de croissance décent, ces bulles potentielles devraient se dégonfler de manière gérable, comme c’est le cas aux États-Unis. Cependant, les taux bas risquent de conduire certains pays, comme l’Italie, à ne pas se réformer avant qu’il soit trop tard, ce qui entraînerait une réapparition du risque souverain.
Quels perspectives pour les outils de politique monétaire ?
Au cours des dix années qui ont suivi la chute des marchés, nous avons acquis de puissants outils de politique monétaire — assouplissement quantitatif, forward guidance, etc. — qui ont permis de soutenir l’économie mondiale. Le danger réside désormais dans les conséquences encore inconnues des outils qui ont été ou seront introduits, y compris l’instauration d’un objectif d’inflation temporairement plus élevé.