Croissance mondiale : vers un ralentissement ?

Asset Management - Après un beau mois d’avril, les principaux marchés actions ont ralenti leur rythme de progression en mai.

En Europe, les actions ont tout de même continué de bénéficier de la baisse du risque politique, avec la victoire aux élections présidentielles françaises d’Emmanuel Macron et d’indicateurs témoignant de l’accélération de la croissance en zone euro. Aux Etats-Unis, des statistiques économiques globalement rassurantes et les bénéfices record des entreprises emblématiques l’ont emporté sur les doutes persistants sur la capacité de Donald Trump à mettre en œuvre ses projets de réforme. Les marchés obligataires ont également bénéficié de l’appétit pour le risque, comme en témoigne le nouveau resserrement des «spreads» français et périphériques et la surperformance du crédit High Yield européen.

Les marchés actions européens ont poursuivi leur progression, mais à un rythme moindre, les investisseurs préférant consolider leurs gains après la nette hausse enregistrée depuis le début de l’année. Pour autant, les indices ont pu compter sur la baisse du risque politique, avec la victoire aux élections présidentielles françaises d’Emmanuel Macron, et sur des indicateurs économiques encourageants. L’indice PMI composite des directeurs d’achat de la zone euro, considéré comme un bon indicateur de la dynamique de croissance, s’est affiché à 56,8 en mai, soit son niveau le plus élevé depuis avril 2011. Enfin, un grand nombre d’entreprises ont battu le consensus au premier trimestre. Contrairement aux mois précédents, la Bourse de Londres a nettement surperformé ses homologues européens grâce au repli de la livre face à l’euro.

Les performances sectorielles en zone euro sont de nouveau très contrastées sur le mois avec une rotation sectorielle en faveur des secteurs défensifs (Télécoms, Utilities, Alimentation et Santé). Le secteur Auto sous-performe, pris une nouvelle fois dans la tourmente des enquêtes portant sur le diesel. Les secteurs liés aux matières premières ont également été sous pression, impactés par des cours en berne.

Wall Street a aussi affiché un bilan mensuel positif en dollar (mais négatif en euro), soutenu par des statistiques rassurantes, notamment la révision à la hausse de la croissance aux Etats-Unis au premier trimestre (de +0,7% à +1,2%). La faiblesse du dollar, tombé au plus bas depuis septembre dernier face à l’euro, et les résultats record d’entreprises comme les GAFA (Google, Amazon, FaceBook, Apple) ont largement compensé le regain d’inquiétudes concernant la capacité de Donald Trump à mettre en œuvre ses réformes alors que son entourage est suspecté de liens avec la Russie.

Au Japon, le Nikkei a progressé malgré la légère appréciation du yen. Les actions ont été soutenues par des résultats d’entreprises plus solides que prévu et l’amélioration de la conjoncture, comme l’illustre le bond de 4% de la production industrielle en avril, soit son plus fort taux de croissance depuis juin 2011. L’archipel a aussi dégagé un nouvel excédent courant en mars, son 33ème d’affilée.

Les marchés émergents ont progressé en ordre dispersé. Les marchés d’Amérique Latine ont été pénalisés par la mise en cause du président Temer dans une affaire de corruption. L’Asie a fait plus que compenser malgré les déclarations des autorités chinoises soulignant la volonté de réduire les risques pesant sur le système financier. L’Inde et la Corée se sont notamment très bien comportés.

 

Frédéric Tassin

Directeur de la gestions Actions chez Aviva Investors France

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