Coup de blues sur la croissance

Asset Management - L’INSEE a corrigé la croissance du 1er trimestre à la baisse à 0,2 % contre 0,3 % initialement.

Cette révision s’explique par un ralentissement plus fort que prévu de l’investissement des entreprises, mais aussi de la consommation des ménages. Ce résultat affiné confirme le coup d’arrêt par rapport au quatrième trimestre 2017, où la croissance avait atteint 0,7 %. Dans le détail, les dépenses de consommation des ménages n’ont progressé que de 0,1 % entre janvier et mars, quand elles avaient augmenté de 0,2 % lors des trois mois précédents.

La consommation en biens est « en léger repli » pour le deuxième trimestre consécutif tandis que celle en services « ralentit légèrement ». Les investissements des entreprises n’ont été que de +0,1 % quand la progression avait été initialement évaluée à +0,5 %. La note de l’INSEE souligne que « ce ralentissement est principalement dû au repli de l’investissement en biens manufacturés (-1,3 % après +1,6 % au dernier trimestre 2017) ».

L’investissement des ménages a également enregistré une moindre croissance avec un taux de +0,2 % contre +0,6 % au trimestre précédent, du fait d’un ralentissement dans le secteur de la construction. Le commerce extérieur, qui s’était fortement redressé entre octobre et décembre, a quant à lui eu un effet nul sur la croissance au cours du 1er trimestre.

Les exportations ont reculé de 0,3 % après une hausse de 2,3 %. Les importations ont, de leur côté, diminué de 0,3 % après avoir augmenté de 0,1 %. Selon l’Insee, ce piètre résultat n’est pas encore inquiétant compte tenu du dynamisme de la fin de l’année dernière. L’acquis de croissance est estimé à 1,2 %. La tendance est néanmoins mauvaise.

Pour le 2e trimestre, la Banque de France considère que la croissance ne va pas dépasser 0,3 %. La hausse du prix du pétrole et la montée des incertitudes européennes avec l’Italie et l’Espagne ainsi que la résurgence du protectionnisme sont autant de facteurs pouvant jouer contre la croissance. En France, l’augmentation des prélèvements obligatoires et le recul du niveau de confiance des chefs d’entreprise ainsi que des ménages pèsent sur l’activité.

Le gouvernement, dans son programme de stabilité budgétaire publié mi-avril, a misé sur une croissance de 2 % cette année. Cette prévision qui est légèrement supérieure à celle de la Banque de France (1,9 %) mais inférieure à celle du FMI (2,1 %) n’est pas complètement obsolète mais sera, sans nul doute, plus difficile à atteindre que prévu.

Philippe Crevel - Cercle de l'Epargne

Directeur

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