Coronavirus : le risque de pandémie augmente fortement avec l’Italie, l’Iran et la Corée du sud

Asset Management - Le coronavirus continue de se répandre au-delà des frontières chinoises. Les banques centrales suivent de près les répercutions de l'épidémie sur la croissance mondiale. A quels éléments les investisseurs doivent-ils se montrer attentifs cette semaine ? Vincent Boy, Analyste marché chez IG France, partage ses perspectives hebdomadaires.

Les organisations internationales s’inquiètent de la hausse du nombre de cas de coronavirus à l’extérieur de la Chine. Notamment en Corée du Sud, qui a augmenté l’état d’alerte au niveau maximum, avec plus de 760 cas et six décès ; en Italie où le nombre de cas a dépassé les 150 ; trois décès ont encore été reportés en Iran, pays où « seulement » 43 cas ont été recensés mais qui compte déjà huit décès.

Le Japon est également sous surveillance, avec le bateau de croisière dans lequel 630 des 3 711 passagers ont été testé positifs au COVID19. Le pouvoir a reconnu un manquement dans la gestion de la crise quand 23 passagers ont pu débarquer sans passer tous les examens de contrôle et que certains ont été testé positifs une fois rentrés dans leurs pays d’origine.

Inquiétude des banques centrales

Le G20 des finances — réuni à Riyad ce weekend — semblait s’inquiéter davantage du risque lié au coronavirus sur la croissance mondiale et se disait près à soutenir l’économie. Les grands argentiers du monde se voulaient rassurants et anticipaient qu’une politique monétaire accommodante et qu’une baisse des tensions commerciales devraient permettre à l’économie de rebondir en 2020 ou 2021.

Le secrétaire au trésor américain Steven Mnuchin — qui précisait ne pas vouloir commenter la politique monétaire — a quand même annoncé que les banques centrales étudieraient toutes les options possibles pour répondre à la propagation du virus. Les probabilités d’une baisse de taux de la réserve fédérale durant la prochaine réunion du FOMC sont passés de 10 % à 19 % suite à ces propos.

Le FMI de son coté anticipe un ralentissement de la croissance mondiale de 0,1 point de pourcentage en 2020 et une croissance du PIB en Chine qui ne devrait pas dépasser 5,6 % (contre 6 % sur l’année 2019) mais que l’activité économique devrait revenir à la normal au second trimestre.

Pression sur l’économie chinoise

La Chine continue d’annoncer des mesures de soutien mais les investisseurs attendent surtout la publication des données sur l’activité économique pour janvier et février. Le mois dernier, le parti avait annoncé décaler ses publications économiques de janvier, ce qui traduit bien une pression sur l’activité de la seconde économie mondiale.

Bien que le coronavirus inquiète davantage à l’international, le nombre de nouveaux cas en Chine est au plus bas avec 409 nouveaux cas — contre 648 un jour plus tôt — et seulement 11 recensés en dehors de la région de Hubei. Le président Xi Jinping encourageait la population à reprendre une activité normale alors que six provinces ont par ailleurs levé les restrictions de contrôle.

Négociations commerciales entre l’Inde et les Etats-Unis

Au-delà du risque grandissant de pandémie, le président américain est actuellement en Inde pour tenter de renforcer les accords commerciaux et ralentir l’objectif de 1ère puissance mondiale de la Chine, alors que l’accord de phase 1 signé entre les deux premières économies mondiales pourrait ne pas donner les effets escomptés par le président américain.

Bien que l’Inde semble accueillir le dirigent américain en fanfare, les deux puissances économiques ont montré des différents dans leurs relations commerciales avec des augmentations de droits de douane de part et d’autre l’an dernier, notamment suite au retrait de l’Inde du GSP (Generalized System of Preferences) par Donald Trump en mars 2019.

Ces nouvelles négociations commerciales pourraient donner lieu à une communication positive de la part de l’administration américaine pour tenter de soutenir à nouveau les marchés financiers. Par ailleurs une nouvelle baisse de taux de la réserve fédérale — du fait de l’impact du coronavirus — pourrait conduire au même phénomène de hausse de marché sur fond d’espoir commercial et de politique monétaire accommodante que nous avons observé l’an dernier.

Quelles statistiques surveiller ?

Coté statistiques, nous resterons attentifs à toutes précisions qui concernent les publications économiques chinoises ; mais également au PIB en Allemagne ce mardi 25 février et celui des Etats-Unis ce jeudi 27 février ; ou encore la confiance des consommateurs de la première économie mondiale durant la semaine, alors que la consommation est le moteur de la croissance du PIB aux Etats-Unis.

Enfin, nous surveillerons avec attention les annonces des entreprises mondiales. Alors que la publication des résultats 2019 touche à sa fin, les effets liés au coronavirus pourraient être de plus en plus importants sur les publications du 1er trimestre et les alertes sur résultats pourraient être annoncées dans de nombreux secteurs d’ici là.

Vincent Boy - IG France

Analyste

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