Bouclier énergétique européen, accalmie économique en Chine et retournement de situation en Ukraine… on fait le point

Asset Management - Bouclier énergétique européen, accalmie économique en Chine et retournement de situation en Ukraine... Philippe de Gouville, CEO et cofondateur d’ISMO, analyse l'actualité macroéconomique de la semaine.

Les marchés ont replongé après le timide rebond de la semaine dernière à cause, bien sûr, les mauvais chiffres de l’inflation américaine au mois d’août. 

Les taux se tendent après les chiffres de l’inflation américaine

Les investisseurs espéraient que la forte baisse des prix de l’essence en août provoquerait une baisse de l’inflation. Il n’en a rien été, l’inflation continue sa progression (8,3%). Plus important, l’inflation core augmente à 6,3%, signe que la hausse des matières premières s’étend maintenant dans toute l’économie. Cette mauvaise surprise vient doucher les espoirs de ceux qui pensaient que la Fed allait lever le pied. Les investisseurs anticipent maintenant une réaction encore plus forte de la part de la Fed. Certains pensent que la banque pourrait monter de 1% les taux en septembre même si 0,75% reste le consensus. Les marchés actions n’ont pu résister, les hausses de taux successives nous emmenant tout droit vers une récession en 2023.

L’Union européenne prépare son « bouclier énergétique »

L’Union européenne envisage d’instaurer une taxe exceptionnelle sur les bénéfices des entreprises du secteur de l’énergie. Cette taxe pourrait générer plus de 140 milliards de recettes qui seraient utilisées pour amortir la charge pesant sur les consommateurs. Décision probable sur ce plan lors du sommet européen à la fin du mois. Illustrant la gravité de la situation énergétique en Europe, l’Allemagne pourrait nationaliser trois entreprises de services afin d’éviter un éventuel effondrement du marché énergétique national.

En Chine, le bout du tunnel ?

Les mesures de relance combinant baisse des taux, investissements et baisse du yuan commenceraient-elles à porter leurs fruits ? En effet, les ventes au détail et la production industrielle ont légèrement rebondi. Par ailleurs, les règles du confinement ont été légèrement détendues à Chengdu, une grande ville manufacturière. Il faut rester très prudent car le pays est toujours englué dans une crise de l’immobilier de grande ampleur, les prix ayant encore baissé en août pour le douzième mois consécutif.

Retournement de situation en Ukraine

Le succès de la contre-offensive de l’armée ukrainienne a pris de court beaucoup d’observateurs. Il est clair que c’est grâce aux armes et à l’aide militaire fournies par les Etats-Unis. Cette situation met le Président Vladimir Poutine dans l’embarras. Cependant le Kremlin a réaffirmé continuer les combats tant que ses objectifs militaires ne seront pas atteints.

De mauvais chiffres économiques en Europe

On s’y attendait, le ZEW, indice du climat des affaires en Allemagne est plus mauvais que prévu. L’indice est au plus bas depuis octobre 2008. La situation, dans la première économie du continent, reste plombée par la pénurie de gaz. Par ailleurs, la production industrielle de la zone chute encore de 2,3% par rapport à juillet. C’est la plus forte baisse en plus de deux ans. Outre-manche, ce n’est pas beaucoup mieux avec une inflation à 10% qui provoque la chute des ventes au détail et celle de la confiance des consommateurs.

Calendrier de la semaine

Principaux chiffres macroéconomiques qui peuvent faire bouger les marchés cette semaine.

  • L’inflation au Japon devrait mettre un peu plus la pression sur la Banque du Japon alors que le yen poursuit sa chute.
  • La décision de la Fed sur les taux : une hausse est attendue. La banque pourrait frapper fort (0,75% ou 1%).
  • La décision de Banque d’Angleterre devrait elle aussi monter les taux d’au moins 0,5%.
  • Les PMI dans les pays développés devraient encore s’inscrire en baisse et donc signaler un ralentissement général de l’économie.

Philippe de Gouville - ISMO

CEO et cofondateur

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