Une bonne année en perspective malgré des risques financiers accrus

Asset Management - Les actifs risqués devraient encore l’emporter face aux actifs défensifs en 2018. L’environnement général mondial s’y prête toujours. Les marchés américains bénéficient de la réforme fiscale récemment votée. L’absence de tension inflationniste se prolonge pour l’instant et maintient un contexte favorable. Le risque de correction boursière est toujours latent. Mais s’il se manifeste en cours d’année, nous pensons qu’il n’empêcherait pas les indices boursiers de réaliser une année positive supplémentaire. Nous conservons une position tactique relativement prudente, avec une légère surpondération en action.  

Comme l’année dernière, l’année boursière 2017 s’est achevée à l’avantage des actions et des actifs risqués malgré les incertitudes, notamment au plan politique et législatif (en Europe ou aux Etats-Unis). Les risques géopolitiques, bien présents, n’ont pas pesé lourd face à un contexte économique et monétaire favorable. Les actions européennes ont rapporté en moyenne 10% alors que les emprunts d’Etat stagnaient (entre -0.5% et +1%) et que les obligations privées ne progressaient que de 1% à 5% pour les plus risquées. Le rapport de force a été similaire aux Etats-Unis avec une avance encore plus forte des actions (+19% en moyenne) par rapport aux obligations (de +1% à +3%). Mais la hausse de l’euro face au dollar a amputé ces gains de près de 12%. Les actifs émergents se sont également très bien comportés, poursuivant leur rattrapage engagé en 2016.

Cet environnement financier bénéfique va-t-il disparaître ?

Les marchés se sont posés plusieurs fois la question et ont repoussé  la réponse à plus tard. L’année 2018 devrait être encore un bon millésime boursier, malgré un déroulement qui pourrait être plus heurté.

Aucun développement défavorable aux marchés actions n’est intervenu en décembre. Au contraire, l’entrée en vigueur de la réforme fiscale pourrait entraîner les indices américains encore plus hauts. En outre, les conditions macroéconomiques restent favorables aux marchés actions dans les pays développés et semblent s’améliorer à nouveau dans les pays émergents.

La hausse des taux d’intérêt à long terme américain a été assez modérée. L’inflation reste sage. Les investisseurs doutent encore de la volonté ou de la capacité de la FED à monter ses taux de 0.75% en 2018. Paradoxalement, depuis la mi-décembre, les taux allemands ont remonté relativement davantage. Les bonnes conditions économiques de la zone euro relancent les spéculations sur une normalisation plus rapide de la politique de la BCE. Cela nous semble bien prématuré mais a entraîné néanmoins une nouvelle hausse de l’euro bien malvenue.

Ainsi, le principal facteur de risque de correction aux Etats-Unis que nous avions identifié (l’accélération de la hausse des taux) ne s’est pas encore manifesté.

Les investisseurs américains restent optimistes d’autant que les estimations de résultats des sociétés vont être relevées progressivement grâce aux effets des baisses d’impôts. La valorisation des actions va baisser mécaniquement et cela pourrait encore favoriser les actions américaines.

La volatilité reste extrêmement basse. La complaisance des marchés se maintient. Les comportements spéculatifs sont bien visibles (sur le  bitcoin par exemple). La hausse continue des indices américains va continuer d’accroître les risques et cela nous incite à conserver une position tactique relativement prudente.