Billet du Docteur Leber – Juin 2021 : inflation et pévoyance retraite, quelle stratégie ?

Asset Management - En 2021, l'inflation opère son grand retour sur les marchés financiers. Comment assurer la couverture de l'épargne dans ce contexte ? Quel impact sur la prévoyance retraite ? Voici le billet mensuel du docteur Leber, fondateur d’Acatis, société de gestion indépendante allemande.

Après une longue période de préparation, nous avons réussi en mai à mettre au point une autre couverture contre l’inflation et à l’intégrer au fonds flexible du Docteur Leber, ACATIS Datini Valueflex. Nous en avions déjà parlé le mois dernier. 

600 millions d’euros

Nous possédions auparavant un certificat d’inflation avec une échéance initiale de 30 ans. Nous y avons ajouté un produit à échéance de 5 ans. La construction est très simple : cela ressemble à une option d’achat sur l’indice des prix à la consommation de l’année 2026.

En cas de perte totale, 60 % de l’investissement initial sont toute de même versés. Si le taux d’inflation dépasse 2,5 %, chaque dixième de pour cent d’inflation rapporte 27 % de plus. L’effet de levier est de 50, ce qui signifie qu’avec un investissement de 20 millions d’euros nous achetons un sous-jacent de 1 milliard d’euros, et ce dans un fonds de 600 millions d’euros.

Comme l’inflation évolue à un rythme paisible, la prime d’option n’est heureusement pas très élevée. En avions-nous le droit ? Nous l’avons fait, même si nous nous exposons à une réprimande du commissaire aux comptes.

Ce que nous en tirons comme enseignement : à différents moments, des personnes différentes de cabinets d’audit différents peuvent élaborer des évaluations très différentes de l’admissibilité dans un fonds UCITS. Nous pensons que c’est un produit judicieux dont nos clients pourraient profiter. Et notre timing était également parfait. 

L’inflation comme fil rouge

Et pourquoi tout cela ? Il y a de l’inflation dans l’air. Les biens physiques sont actuellement rares ; qu’il s’agisse de puces informatiques, de voitures d’occasion, de pétrole, de bois, de logements locatifs, etc. Même la main-d’œuvre est rare en ce moment ; il suffit de tourner les yeux vers les États-Unis où les employés de fast-foods sont difficiles à trouver. La demande va aller en augmentant.

Les énormes plans de relance, historiquement uniques, vont s’imposer sur le marché ces prochaines années (un an ou deux s’écoulent entre la décision et l’investissement réel), l’épargne accumulée des ménages voudra être dépensée, la vitesse de circulation de l’argent va donc augmenter.

Dans le même temps, l’offre s’est réduite. Des magasins ont fermé, des propriétaires ont mis la clé sous la porte, des restaurants restent fermés, des avions sont mis au rebut. N’importe quel étudiant en économie de première année résoudrait l’équation ainsi : l’inflation va augmenter.

Les propriétaires de biens immobiliers, d’entreprises ou d’actions en profitent. Mieux encore, ceux qui ont également contracté des emprunts. En revanche, ceux qui possèdent des créances sur papier (espèces, livrets d’épargne, assurances-vie, obligations d’État) seront perdants. 

Prévoyance vieillesse

Nous sommes très fiers que notre proposition de fonds de prévoyance vieillesse ait été incluse dans le programme électoral du FDP (parti Libéral-Démocrate allemand) au Bundestag à l’initiative de l’un de nos investisseurs. La CDU (Union chrétienne démocrate d’Allemagne) prévoit également un fonds de prévoyance vieillesse, mais dans le pilier des pensions financées par l’État, le démarrage étant financé par l’emprunt.

Tous les partis qui ont inscrit dans leur programme électoral un tel régime de prévoyance vieillesse individuelle, financé et bénéficiant d’avantages fiscaux ont notre sympathie pour les élections qui se tiendront cet automne.

Régime par capitalisation

Les préoccupations inflationnistes, la dette nationale élevée, l’insuffisance de financement des régimes de retraite par répartition, la démographie défavorable (de moins en moins de personnes cotisant au système) : tous ces éléments plaident en faveur d’un régime par capitalisation si nous ne voulons pas connaître une généralisation de la pauvreté des personnes âgées.

Vivre dans un pays où une partie de la population s’appauvrit en raison d’une confiance déçue dans la retraite publique n’est pas réjouissant. Il y va de notre intérêt à tous de donner à chacun la possibilité de sécuriser ses vieux jours.

Hendrik Leber - ACATIS Investment

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