Billet du Docteur Leber – décembre 2020 : où en serons-nous fin 2021 ?

Asset Management - Après la crise sanitaire en 2020, les investisseurs espèrent une année 2021 plus propice à la croissance économique. Nous dirigeons-nous vers un retour à la normale ? Que deviendra l'épargne accumulée en Europe cette année, du fait des mesures de confinement ? Voici le billet mensuel du docteur Leber, fondateur d’Acatis, société de gestion indépendante allemande.

Pour ce dernier billet mensuel de l’année, permettez-moi tout d’abord de vous souhaiter de très bonnes fêtes de Noël pour cette année 2020 qui restera dans nos mémoires. Pour nous chez Acatis, l’année 2020 se finit sur une note très positive : nos encours sont passés de 7,2 à plus de 9,7 milliards d’euros et pratiquement tous nos fonds ont maintenant des performances positives (14 sur 16 d’entre eux). La question que nous nous posons maintenant est la suivante : où en serons-nous fin 2021 ?  

Noël, la trêve des confiseurs

Le scénario probable est le suivant : le président Biden a les rênes du pays bien en main, l’épidémie de coronavirus est maîtrisée — vaccination, dépistage, traitement — et presque oubliée, les taux d’intérêt sont bas. Les États-Unis ont probablement renoué avec les principaux accords commerciaux et avec l’Accord de Paris.

L’Allemagne a peut-être élu un gouvernement « noir-vert » — coalition des partis conservateur et écologiste — et le président Poutine a peut-être démissionné pour cause de maladie. Les gens fêtent à nouveau Noël en famille, les masques prennent la poussière dans les placards, les avions, les bateaux de croisière et les hôtels affichent complets. Tout va bien, l’harmonie règne.  

2021, vers le retour à la normale

Mais comment y arriver ? Les concitoyens ont différentes réalités en tête : celle des talk-shows, celle des marchés boursiers et celle vécue personnellement. Les talk-shows manquent d’imagination et restent ancrés dans l’instant présent, les Bourses anticipent l’avenir, et entre les deux, la réalité personnelle vécue par le citoyen varie.

À cet égard, il faut s’attendre à un grand virage au printemps. Même si le scénario décrit ci-dessus pour fin 2021 est très plausible, il ne sera réellement tangible pour le citoyen que lorsqu’il aura pu réserver un vol pour ses vacances au soleil et qu’il s’affairera aux préparatifs de voyage : achat de crème solaire et d’un nouveau drap de bain.

Lorsqu’il sera de nouveau possible de faire du lèche-vitrine dans les grandes rues commerçantes, que les terrasses de cafés seront bondées et que les gens se dirigeront vers leur voiture chargés de grands sacs de courses. Avant cela, le retournement de situation restera abstrait et irréel.

Que faire de l’épargne cumulée ?

Entre ce scénario de printemps (très probable) et l’ambiance dépressive « d’aujourd’hui » la population vivra un tournant émotionnel. La morosité entretenue par les émissions télévisées quotidiennes du soir, se transformera en euphorie.

L’épargne accumulée irriguera les marchés de consommation, les liquidités inutilisés dans les portemonnaies seront dépensées et le produit national brut augmentera, mais les prix aussi. Nous sommes d’avis que tout cela devrait fortement stimuler les marchés boursiers.

Nous observons actuellement au niveau de la Bourse un pic cognitif qui se transformera probablement également en un pic émotionnel. Notre réflexion porte actuellement sur les secteurs qui seront les plus fortement touchés par ce dynamisme : les boutiques hors taxes, les compagnies de croisière ou les chaînes d’hôtels. 

Nous poursuivrons ces réflexions au début du mois de janvier en nous consacrant plus en profondeur à ces thématiques.

Hendrik Leber - ACATIS Investment

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