Billet du Docteur Leber – août 2020 : ACATIS passe la barre des 9 milliards d’euros sous gestion

Asset Management - Le mois d'août a été un excellent mois pour ACATIS puisque nous avons franchi la barre des 9 milliards d'euros d'encours sous gestion. Nous avions commencé l'année avec 7,2 milliards et l'année 2019 avec 5 milliards. Une belle progression qui est autant due à la résistance de nos fonds, à une collecte positive et à l'arrivée d'un mandat de plus d'un milliard d'euros en actions internationales géré par le Docteur Leber. Et maintenant, comme chaque mois, voici le billet mensuel du docteur Leber, fondateur d’ACATIS.

This Time is Different: cette phrase est très dangereuse. En particulier en 1999, lorsque les investisseurs «value» étaient considérés comme des perdants absolus alors que la reprise est apparue juste un an plus tard et que les investisseurs «value» ont été largement récompensés. La situation était similaire en 2003 et en 2009, mais dans cette perspective, nous souhaitons souligner que l’économie a connu des transformations fondamentales. Les critères «value» classiques ont été élaborés à une époque d’industrialisation, une époque où les marchés boursiers servaient à lever des capitaux pour financer de grands projets physiques. Leur temps est peut-être désormais révolu.
Pendant des centaines d’années, le produit national brut des nations n’a pas bougé. Il se composait de l’agriculture et de l’artisanat, et la productivité d’une charrue tirée par un cheval restait tout simplement la même d’un siècle à l’autre.

Puis vint l’industrialisation, et «this time it was different». Mes ancêtres dans le Bergisches Land, en Rhénanie-du-Nord- Westphalie, exploitaient des forges. Je me demande comment se déroulaient les discussions entre parents et enfants à l’époque? «Les gens auront toujours besoin de manger, je reste donc dans l’agriculture – c’est un secteur sûr.» contre
«Avec mes produits forgés, on peut augmenter la productivité de la charrue». Bien que les deux côtés aient eu raison, la création de valeur s’est déplacée vers l’industrie, au détriment de l’agriculture. Même si l’expression «nous aurons toujours besoin de manger» reste vraie, la part de l’agriculture dans le PNB allemand est inférieure à 1%.
L’industrialisation s’est ensuite poursuivie pendant environ 200 ans. L’économie des prestations de services a suivi, et aujourd’hui la part de l’industrie n’est plus que d’environ 30%. Les bâtiments n’ont plus été construits par des artisans, mais initialement conçus par des architectes, des ingénieurs civils ou des ingénieurs en climatisation. Une fois de plus,
la création de valeur est passée de la production physique à la prestation de conseil. Nous vivons actuellement la quatrième immense mutation, vers l’économie des données. La connaissance intime de nombreux clients engendre un pouvoir monopolisé. Quantité de données, vitesse, algorithmes, faibles coûts: tout ceci est synonyme de pouvoir. Le
bénéfice atterrit sur la plateforme de réservation, les hôteliers et les compagnies aériennes sont les perdants. Rien ne permet de prévoir un retour du pendule.

Cela signifie que le capital perd de son importance par rapport à la connaissance. Cela n’est pas bon pour le secteur des fonds, dont le sens économique réside dans l’investissement de capitaux. Amazon, Apple, Google ou Facebook ont eu besoin de notre argent dans leurs phases initiales, mais plus maintenant.

Notre tâche à l’avenir ne consistera plus à fournir de l’argent aux aciéries bon marché en situation de redressement, mais de le donner au Google de demain. L’aciérie peut doubler en valeur, le nouveau Google décuplera.

Bien sûr, il faut adopter une vision plus différenciée du monde. Le secteur financier, le secteur des loisirs ou le secteur des biotechnologies ont leurs propres règles. Mais ces exemples montrent que certains anciens secteurs ne retrouveront plus jamais leur importance passée en termes de valeur. Les nouveaux secteurs écument la crème et doivent être évalués à l’aide de critères d’évaluation différents.

Hendrik Leber - ACATIS Investment

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