Billet du Docteur Leber – novembre 2020 : la Covid et les élections américaines éclipsent le Brexit

Asset Management - L'année 2020 s'achève sur un marathon, entre élections présidentielles américaines et annonce d'un potentiel vaccin anti Covid... Au point de faire oublier aux investisseurs les conséquences imminentes du Brexit ? Voici le billet mensuel du docteur Leber, fondateur d’Acatis, société de gestion indépendante allemande.

L’élection américaine est terminée et tout le monde a pu la commenter. Le vainqueur est connu. Nous constatons maintenant une diminution du stress concernant deux thèmes que sont les USA et le coronavirus et une augmentation du stress sur le thème du Brexit.

Etats-Unis, retour au calme

L’apaisement perceptible de la politique américaine et la normalisation imminente sont positifs. Le record de tweets de Donald Trump est actuellement de 200 en une seule journée. Les nombreuses manifestations d’énervement, les majuscules et les points d’exclamation vont nous manquer. Le calme et l’ennui sont de retour.

Il est probable que les États-Unis réintègrent un certain nombre d’accords internationaux : l’Accord de Paris sur le climat, l’Organisation mondiale de la santé, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, l’Accord de partenariat transpacifique, l’Organisation mondiale du commerce, l’Accord sur le nucléaire iranien.

En ce cas, cela tranquillisera l’économie mondiale et donc les marchés boursiers. Dans un contexte de taux d’intérêt restant bas, cela fera du bien à l’économie. Même si Joe Biden ne devrait pas être un président très actif en raison de son âge, la normalisation et l’absence d’annonces intempestives de sanctions douanières et d’attaques tous azimuts auront un effet positif. 

Covid-19, l’espoir du vaccin

La crise du coronavirus est également en voie d’être jugulée. Pour l’instant, cela ne semble toutefois pas être le cas. Le nombre de contaminations explose de nouveau, les lits de soins intensifs se remplissent très rapidement et l’impact se rapproche sensiblement dans le cercle de nos connaissances. Et les autorités sanitaires sont toujours aussi débordées, au grand dam de l’Allemagne. Cependant : déjà au printemps, la restriction des contacts sociaux avait produit un effet notable au bout d’environ trois semaines.

À partir de là, le nombre de nouvelles infections quotidiennes diminue et il atteint son minimum après trois mois environ. Tout aussi importants : les tests de dépistage rapides qui donnent un résultat d’une fiabilité acceptable en un quart d’heure (sensibilité d’environ 96 %). Le CDC américain répertorie 6 fournisseurs de tests. Les coûts représentent un quart de ceux des tests PCR. Avant un concert pop ou un match de première division, ce serait formidable de pouvoir vérifier facilement si les visiteurs sont négatifs au test de coronavirus.  

Et enfin les vaccinations. Selon l’OMS, 47 vaccins sont actuellement en cours d’essais cliniques dans le monde. Il y a lieu de penser que les premières vaccinations — comme celles de BioNTech — seront approuvées avant la fin de cette année. Le cauchemar prendrait alors fin. Dès que des AMM seront annoncées, les tensions des marchés financiers devraient s’atténuer.

Brexit, de nouvelles contraintes

Le troisième thème négatif reste le Brexit. Des ultimatums sont fixés et expirent sans que personne n’y prête vraiment attention. Néanmoins, le Brexit est bien réel. Il y a éventuellement encore un maigre résultat de négociations, mais certainement pas une bonne convention générale. En 2018, les exportations allemandes vers la Grande-Bretagne s’élevaient à 82 milliards d’euros et les importations à 37 milliards d’euros.

En termes simplifiés, le commerce extérieur de l’Allemagne avec la Grande-Bretagne, soit environ 120 milliards d’euros, est grevé d’environ 5 % par la clause NPF de l’OMC, ce qui représente 6 milliards d’euros de droits de douane. De nombreuses entrées sur le marché, auparavant simples, par exemple pour les services financiers britanniques, n’existent désormais plus. Les coûts sont supportables, mais considérables.

Ce que nous voyons : les attentes positives l’emportent au total sur les négatives. En supposant que les taux d’intérêt restent constamment bas, l’année prochaine devrait de nouveau être une bonne année boursière.

Hendrik Leber - ACATIS Investment

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