BCE : que faut-il attendre de la réunion de septembre ?

Asset Management - Au cours des deux dernières semaines précédant l'embargo, plusieurs membres de haut rang du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) ont exprimé l'avis que les orientations prospectives relatives au programme d'achat d'urgence en cas de pandémie (PEPP) devraient être revues prochainement. Les données réelles du PIB du deuxième trimestre sont meilleures que prévu et les chiffres de l'inflation ont également surpris à la hausse.

Si nous ne pouvons être surpris par le fait que le rythme du PEPP doit intégrer l’amélioration probable des prévisions des services de la BCE lors de la réunion de septembre, nous pouvons être surpris par les positions très ouvertes et fortes exprimées par de nombreux gouverneurs et la capitulation des « colombes », avec une absence totale de réaction à cette accumulation de déclarations sur la baisse du PEPP.

Philip Lane de la BCE a parlé « d’ajustement à la marge » dans sa dernière interview, mais il semble qu’il y ait plus qu’un simple ajustement marginal en jeu, avec une décision possible d’un cadre pour mettre fin aux programmes d’urgence dans les deux prochains trimestres.

PEPP, recalibrer les achats

Nous nous attendons à une baisse du PEPP de 80 milliards d’euros par mois à 60 milliards d’euros, avec un programme d’achat d’actifs (APP) inchangé à 20 milliards d’euros par mois qui devrait être annoncé lors de la réunion de cette semaine. Cela permettrait de recalibrer les achats mensuels du PEPP à un niveau proche de la moyenne du premier trimestre 2021.

Étant donné que l’offre nette d’obligations d’État en euros devrait diminuer au quatrième trimestre de 2021, et compte tenu des ajustements de prix des obligations d’État en euros déjà observés au cours des deux dernières semaines, nous ne pensons pas que la confirmation d’un tel ajustement du PEPP pousserait isolément les rendements des obligations d’État en euros beaucoup plus haut.

L’échéance de mars 2022

Toutefois, d’autres facteurs peuvent pousser les rendements des obligations d’État à la hausse. La perception de l’inflation a-t-elle changé à ce point au sein du Conseil des gouverneurs pour supprimer significativement l’orientation monétaire accommodante ? Ce qui importe le plus, c’est toute indication concernant la fin du PEPP, c’est-à-dire si l’échéance de mars 2022 est confirmée comme le dernier mois pour les achats PEPP, et si l’enveloppe sera entièrement utilisée d’ici là.

L’APP sera-t-il recalibré pour éviter une « falaise » d’achats d’actifs au deuxième trimestre 2022 ? Les gouvernements de la zone euro réduiront-ils suffisamment leurs déficits budgétaires pour éviter le risque d’une inadéquation entre le soutien de la BCE et les besoins de financement des gouvernements de la zone euro ?

Perspectives de marchés

Selon nous, nous entrons dans une période d’augmentation de la volatilité des obligations gouvernementales. Les marchés du crédit aux entreprises bénéficient de fondamentaux solides et en amélioration, avec une demande persistante de la part des investisseurs.

La faible proposition de valeur des obligations d’État est un argument plutôt positif en faveur des marchés du crédit, tant que le cycle économique et des bénéfices est robuste. Alors que le PEPP était très orienté vers l’achat d’obligations d’État, la suite de l’APP sera une nouvelle importante pour les marchés du crédit en Europe, en particulier pour les obligations de qualité.

Texte achevé de rédigé le 6 septembre 2021

Erick Muller - Muzinich & Co.

Directeur produits et Stratégie d'investissement

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