BCE : contenir le risque de fragmentation

Asset Management - Mercredi, la BCE a diffusé un court communiqué. L'organisme européen escompte contenir le risque de fragmentation. Axel Botte, Stratégiste chez Ostrum Asset Management (AM), partage son analyse.

Il y a peu d’éléments nouveaux dans le court communiqué de la BCE. La BCE prévoit néanmoins de travailler sur un outil pour contenir le risque de fragmentation. L’outil de fragmentation regroupera probablement un ensemble de programmes existants (OMT, TLTRO, produits PEPP, éventuellement l’ancien SMP). Une communication plus explicite concernant l’utilisation du produit du PEPP devrait s’ensuivre.

Les réinvestissements anticipés

La BCE pourrait réinvestir les tombées des obligations avant leur date de remboursement en cas de tensions sur les marchés et s’affranchir de l’allocation par pays existante. La Riksbank suédoise avait par exemple utilisé cette stratégie de réinvestissements anticipés dans le passé.

Un objectif ou un plafond explicite sur les rendements longs est peu probable, mais à en juger par la réaction de la BCE lorsque les rendements italiens s’élevaient à 4% à 10 ans (en convoquant cette réunion en urgence), ce 4% pourrait faire office de référence.

Les réinvestissements anticipés équivaudraient à un QE temporaire suivi d’un QT. Les tombées du PEPP pourraient également être réinvestis au-delà de la fin de l’année 2024 — voire aussi longtemps que nécessaire pour assurer la transmission monétaire ? —.

Vers un déclenchement de l’OMT

De fait, les flux du PEPP pourraient être mis en commun pour réduire les risques asymétriques de fragmentation tels qu’un resserrement indus des conditions monétaires dans les économies périphériques — au premier rang desquelles figure évidemment l’Italie —.

L’OMT pourrait aussi être déclenché, d’autant que son architecte est l’actuel Premier ministre italien, Mario Draghi. L’OMT combine des achats illimités de dette italienne à 1 – 3 ans par la BCE et des prêts ESM ou des achats d’obligations italiennes avec une certaine conditionnalité.

Les banques italiennes restent dépendantes du financement du TLTRO à hauteur de 450 Md€. Les banques espagnoles ont emprunté 250 milliards d’euros. Il est fort probable que de nouveaux TLTRO soient en préparation.

Mots-clés : - - - - - -

Axel Botte - Ostrum Asset Management

Voir tous les articles de Axel