Allemagne : la consommation contribue à amortir le PIB au 2e trimestre

Asset Management - L'économie allemande connaît actuellement des difficultés importantes, liées à sa dépendance aux secteurs manufacturiers. Les résultats de la croissance du pays au 2e trimestre se sont révélés conformes aux attentes des marchés financiers. Quelles perspectives se dessinent pour les investisseurs ? L'Allemagne risque-t-elle d'entrer en récession ? Johannes Müller, Responsable de la recherche macroéconomique chez DWS, partage son analyse.

Avec – 0,1 % par rapport au trimestre précédent, le taux de croissance du PIB de l’Allemagne au deuxième trimestre a été exactement conforme aux attentes des marchés financiers. Bien que les détails sur les contributions à la croissance n’aient pas encore été publiés, la consommation des secteurs privé et public a été favorable, tandis que la demande extérieure nette a été un frein, selon l’Office fédéral de la statistique.

Dépendance au secteur manufacturier

L’économie allemande est actuellement en difficulté, en raison de sa forte dépendance au secteur manufacturier, qui joue un rôle beaucoup plus important pour l’Allemagne que pour de nombreuses autres économies. Les données de la Banque mondiale révèlent la part supérieure à la moyenne de l’industrie manufacturière par rapport à l’économie allemande dans son ensemble. Elle atteignait ainsi 21,1 % en 2016 contre une moyenne mondiale de 15,7 %.

Ces dernières années — et à contre-courant de la tendance mondiale — cette part a même augmenté, notamment de +20,3 % en 2004. Dans les autres pays, la part a continué de diminuer. Par exemple, elle est passé de 13,1 % à 11,5 % aux Etats-Unis, et de 12,7 % à 10,3 % en France.

Un rempart contre la récession ?

L’Allemagne a donc fortement bénéficié de la forte demande mondiale de biens industriels ces dernières années. Actuellement, la demande s’affaiblit cependant. Par exemple, les ventes mondiales d’automobiles ont probablement dépassé leur sommet cyclique. À cet égard, l’économie allemande connaît actuellement de plus grandes difficultés que la France.

Actuellement, la construction et les services restent des piliers importants. En outre, la demande des consommateurs profite de la vigueur du marché du travail. Pour ces raisons et sur la base des données actuelles, nous continuons à nous attendre à ce que l’Allemagne ne connaisse pas de récession.

Johannes Müller - DWS

Responsable de la Recherche Macro

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