Sylvain Landreau – Portzamparc Gestion : un service « clé en main » sur l’épargne financière cotée

Asset Management - Portzamparc Gestion propose un service de conseil en allocation aux assureurs et aux conseillers qui distribuent leurs contrats. Comment fonctionne cette offre ? Quels sont les ressorts de cette gestion de conviction ? Sylvain Landreau, Responsable Gestion sous Mandat chez Portzamparc Gestion, répond aux questions du Courrier Financier.

Le Courrier Financier : Pourquoi avez-vous développé une offre de conseil en allocation ? A qui s’adresse-t-elle ?

Sylvain Landreau - Portzamparc Gestion : un service « clé en main sur le segment de épargne financière cotée »
Sylvain Landreau

Sylvain Landreau : La législation s’est durcie ces dernières années sur les marchés financiers, notamment à l’encontre des établissements bancaires, d’assurance et des cabinets. Portzamparc Gestion propose une solution clé en main sur le segment de l’épargne financière cotée, afin d’aider les professionnels de la gestion de patrimoine à prendre la bonne décision au milieu d’une offre pléthorique. Pendant que nous nous concentrons au quotidien sur les marchés financiers, nos partenaires peuvent se recentrer sur leur cœur de métier, en chef d’orchestre du patrimoine de leurs clients.

Notre service de conseil en allocation s’adresse aux assureurs et aux conseillers distributeurs de ces contrats. Nous accompagnons les courtiers d’assurance, les établissements bancaires et les cabinets de conseil en gestion de patrimoine (CGP) qui sont au contact direct des particuliers et entreprises investisseurs. Portzamparc Gestion les accompagne depuis 2005. Notre expérience nous permet de nous adapter à la demande du marché et de nous centrer sur nos forces.

Depuis 2010, nous proposons une gestion en architecture ouverte en nous entourant des meilleurs experts sur chaque classe d’actifs, zone géographique et thématique. Nous sommes précurseurs dans ce domaine. Malgré un environnement de collecte difficile sur la gestion active ces dernières années, cette solution rencontre une certaine réussite. Nous conseillons aujourd’hui plus de 100 millions d’euros, soit notre record en termes d’actifs sur cette activité.

C.F. : En quoi consiste votre approche ?

S.L. : Notre conseil en allocation d’actifs repose sur trois étapes moteurs de performance et déterminantes dans la construction des portefeuilles. Dans un premier temps, nous évaluons le niveau de risque en fonction de l’environnement des marchés. Ce niveau est déterminé en analysant aussi bien des éléments fondamentaux (macroéconomiques, valorisation des actifs, etc.) que des éléments comportementaux qui vont aussi influencer le prix des actifs. La finance comportementale s’inscrit en rupture avec la théorie financière classique et nous permet de mieux nous adapter face à des marchés et des acteurs inefficients.

Dans un deuxième temps, nous nous concentrons sur la sélection des catégories d’actifs en fonction de ce niveau de risque. Nos possibilités sont multiples. Elles peuvent en fonction de notre stratégie d’investissement du moment viser une zone géographique, une thématique, un style ou encore un secteur. Troisième et dernière étape, le choix des partenaires en fonction de ces catégories d’actifs. L’objectif ici est de sélectionner les meilleurs gérants et sociétés de gestion qui seront à même d’apporter un supplément de performance.

C.F. : Quels avantages comparatifs apportez-vous aux conseillers ?

S.L. : Notre approche se veut résolument simple et pragmatique. Cette méthode en architecture ouverte nous permet de nous entourer des meilleures expertises au moment où nous le choisissons. Nous restons agiles dans nos allocations car nous estimons que les marchés regorgent d’opportunités mouvantes qui généreront la performance de demain. C’est ainsi qu’en moyenne la rotation des portefeuilles est supérieure à 100 % quand la multigestion traditionnelle est beaucoup moins active.

C.F. : Quelle est votre allocation actuelle ? Quelles sont vos convictions fortes du moment ?

S.L. : Nos portefeuilles sont en ce moment surpondérés en actions. Nous estimons qu’il y a de la valeur sur cette classe d’actifs surtout eu égard aux primes de risque. Nous continuons à favoriser les valeurs technologiques dans nos investissements. Nous sommes témoins de la quatrième révolution industrielle et la croissance structurelle générée par ce secteur grâce aux gains de productivité est indéniable ! C’est une conviction forte de nos allocations. La régulation face à l’hégémonie de quelques entreprises est toutefois à surveiller de près.

Nous trouvons également un rendement/risque attractif sur les obligations d’entreprises émergentes. Moins volatiles que les obligations d’Etats, elles offrent un rendement annuel de l’ordre de 4 % à 5 %. Selon nous, cette classe d’actifs n’est pas encore « travaillée » par l’ensemble des investisseurs alors que le stock d’obligations est supérieur à celui du marché High Yield US. Il dépasse les 2000 Mds$, en croissance de 20 % sur les 10 dernières années.

Plus tactiquement, nous avons initié une ligne sur les actions bancaires européennes. Jusqu’à fin août 2019, ce secteur a été délaissé par les investisseurs. Depuis lors, nous observons un regain d’intérêt qui va de pair avec le rebond des taux souverains en Europe. La valorisation des banques étant à un niveau très faible, nous avons pris position. Enfin, nous regardons de près le comportement des Small & Mid Caps françaises sur lesquelles nous renforçons progressivement les portefeuilles. Nous pensons qu’un rattrapage est tout à fait envisageable en 2020.

C.F. : Pouvez-vous nous donner quelques exemples de fonds sélectionnés par Portzamparc Gestion ?

Parmi les fonds sélectionnés qui composent les profils de Portzamparc Gestion, nous pouvons citer Renaissance Europe, MS US Advantage, Pictet Digital dans la catégorie actions. Nous retenons également les fonds Aberdeen Emerging Markets Corporate Bond, Lazard Capital Fi, et M&G Optimal Income pour les obligations. Pour conclure, j’ajouterais le véhicule DNCA Invest Alpha Bonds sur la gestion alternative.

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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