Wall Street : les salaires dépassent 140 milliards de dollars en 2021

Asset Management - L'an dernier, les banques d'investissement ont connu une forte hausse d'activité. La guerre des talents fait rage à Wall Street, provoquant l'envolée des salaires. Les principales banques d'investissement ont versé plus de 140 milliards de dollars de rémunérations en 2021. Le point avec Le Courrier Financier.

Wall Street : les salaires dépassent 140 milliards de dollars en 2021

(Conception : Mathilde Hodouin – Réalisation : Amandine Victor)

2021 a été une année faste pour les employés des banques d’investissement américaines. Les grands noms du secteur ont versé 142 milliards de dollars de salaires l’an dernier, rapporte Les Echos. C’est un record depuis la crise financière. La guerre des talents fait rage à Wall Street. L’inflation des salaires suit le mouvement, sur fond de performances historiques des marchés boursiers. Entre la progression du variant Omicron, le resserrement des politiques monétaires et les risques de retournement de marché en 2022, reste à savoir combien de temps durera cette tendance salariale à Wall Street.

Un secteur économique très compétitif

« Il y a une inflation des salaires réels partout dans l’économie », a reconnu David Solomon, PDG de Goldman Sachs, en conférence de presse ce mardi 18 janvier lors de la publication des comptes annuels de l’entreprise. En 2021, le coût salarial atteignait 17,7 milliards de dollars (+4,4 milliards de dollars par rapport à 2020). Ce surcoût tient principalement à des augmentations de salaires pour bonnes performances, d’après les dirigeants de l’entreprise. Goldman Sachs se serait par ailleurs « engagée à récompenser les meilleurs talents dans un environnement de travail compétitif », rapporte son Directeur Financier, Denis Coleman.

Même son de cloche chez JPMorgan Chase & Co., première banque d’investissement américaine. Depuis le 1er juillet dernier rapporte CNN Business, un analyste débutant chez JPMorgan Chase gagne 100 000 dollars annuels dès son recrutement à la sortie de l’université — contre 85 000 dollars auparavant. La même logique se répercute à tous les échelons d’ancienneté, indique Business Insider : un analyste de deuxième année est désormais rémunéré 105 000 dollars annuels (contre 90 000 dollars auparavant) ; un analyste de troisième année reçoit 110 000 dollars annuels (contre 95 000 dollars).

Les arbres montent-ils jusqu’au ciel ?

Ces augmentations ont suivi un mouvement de grogne des jeunes salariés au printemps 2021, à cause du stress et de semaines de plus de 100 heures. « Le prix du travail augmente, nous allons devoir y faire face », a déclaré Jamie Didon, PDG de JPMorgan Chase & Co., dans une interview accordée à Fox Business le 11 janvier dernier. En 2021, Goldman Sachs a vu son chiffre d’affaires grimper de +33 % et son bénéfice net s’envoler de +137 % rapporte Reuters. Mais les hausses de rémunérations ont entamé ses bénéfices. Résultat, l’action de la firme reculait de près de -8 % à mi-séance ce mardi 18 janvier à Wall Street.

Les hausses de salaires reflètent une forte augmentation de l’activité en 2021. Aux Etats-Unis, la Réserve fédérale (Fed) a injecté des sommes massives dans l’économie. Les entreprises ont profité de cette manne pour lever des fonds, entrer en bourse ou encore réaliser des opérations de fusions-acquisitions (M&A). De quoi donner plus de travail aux banques d’investissement… et les inciter à retenir les talents. « Nous voulons être très très attractifs en termes de salaires. Si cela doit diminuer un peu les marges pour les actionnaires, qu’il en soit ainsi », concluait James Didon devant la presse ce vendredi 14 janvier. Ainsi soit-il.

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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