Actifs réels : l’intérêt des investisseurs institutionnels en hausse, selon Aviva Investors

Asset Management - Cette semaine, Aviva Investors publie une étude sur l'appétit des investisseurs institutionnels pour les actifs réels. D'après ce document, les faibles rendements des actifs traditionnels valorisent la résilience des actifs réels. Selon 90 % des investisseurs interrogés, les facteurs ESG sont « importants » dans le cadre d’un investissement dans des actifs réels. Le contexte géopolitique demeure une inquiétude majeure.

Aviva Investors — société mondiale de gestion d’actifs — présente ce mercredi 23 octobre son enquête annuelle sur les actifs réels, dénommée Real Assets Survey 2020 (en anglais). D’après ce document, les investisseurs institutionnels prévoient de renforcer leurs allocations aux actifs réels au cours des 12 prochains mois, dans un contexte de difficultés politiques et économiques. L’enquête a été menée auprès de 500 responsables de l’investissement, fonds de pension et assureurs.

Attrait pour les actifs réels

51 % des compagnies d’assurance et 37 % des fonds de pension pensent augmenter leurs investissements dans les actifs réels. Les incertitudes sur la croissance mondiale — ainsi que la probabilité de la persistance de taux d’intérêt bas — incitent les investisseurs institutionnels à se diversifier au profit des actifs privés. Ils recherchent également une éventuelle prime d’illiquidité par rapport aux marchés financiers traditionnels. Les assureurs (44 %) et les fonds de pension (38 %) s’inquiètent notamment des tensions commerciales — le Brexit, par exemple — et de leurs effets sur leurs investissements en actifs réels ces 12 prochains mois.

Dans le détail, les investisseurs privilégient une gestion multi-stratégies pour les actifs réels. L’immobilier direct (53 %), les actions d’infrastructure (53 %) et les financements structurés (52 %) figurent parmi les stratégies les plus recherchées par les fonds de pension. En ce qui concerne les compagnies d’assurance, la moitié devrait renforcer ses investissements dans le financement immobilier (54 %), les actions d’infrastructure (52 %) et le financement structuré (51 %).

« Le vif appétit pour les actifs réels n’est pas surprenant compte tenu des incertitudes politiques et économiques mondiales. En plus d’offrir aux investisseurs des revenus adaptés à leurs besoins et une diversification supplémentaire, les rendements de ces classes d’actifs ont été solides et soutenus par la prime d’illiquidité qu’ils peuvent offrir », déclare Mark Versey, Directeur des investissements d’Aviva Investors Real Assets.

Renforcement des critères ESG

Les conclusions de l’enquête mettent par ailleurs en évidence l’importance croissante des enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) pour les investisseurs, ainsi que la volonté de montrer l’intérêt d’investir sur des actifs réels au-delà du simple rendement financier. Pour 9 sondés sur 10, les facteurs ESG occupent une place importante dans leurs prises de décision en matière d’investissement.

Parmi eux, 40 % des compagnies d’assurance et 42 % des fonds de pension pensent qu’un « impact ESG favorable » fait partie intégrante de l’investissement sur les actifs réels. Les compagnies d’assurance (50 %) sont encore plus attachées que les fonds de pension (41 %) à la « transparence dans l’approche d’investissement ESG des sociétés de gestion d’actifs ».

« L’influence grandissante qu’exercent les enjeux ESG est par ailleurs incontestable. Néanmoins, l’absence d’informations facilement accessibles peut gêner l’identification des bénéfices ESG quantitatifs pour un projet donné. Cela rend d’autant plus difficile l’intégration de ces critères, qui doivent par conséquent être appréhendés au cas par cas », commente Mark Versey.

Risques liés aux actifs réels

L’enquête montre également que 43 % des compagnies d’assurance et 40 % des fonds de pension redoutent une « ingérence réglementaire », qui poserait des difficultés aux activités d’investissement. Les deux groupes (37 % des compagnies d’assurance et 30 % des fonds de pension) évoquent l’absence d’harmonisation européenne sur le plan réglementaire comme une source d’inquiétudes.

49 % des compagnies d’assurance et 45 % des fonds de pension estiment que « l’instabilité financière » constitue le risque le plus probable et le plus inquiétant pour les actifs réels à un horizon de 12 mois. Pour 30 % des compagnies d’assurance et 26 % des fonds de pension, les « difficultés à identifier des opportunités » restent le principal frein aux investissements dans les actifs réels ou à l’augmentation des allocations existantes.

« La frontière entre infrastructures, immobilier et dette privée est de plus en plus fine. Les investisseurs recherchent des portefeuilles multi-actifs qui répondent à leurs besoins, qu’il s’agisse de valoriser leur capital, générer des revenus à long terme ou des revenus prévisibles et indexés à l’inflation. L’arrivée de nouveaux investisseurs et la hausse des allocations existantes renforcent le risque d’engorgement et de pression sur les rendements sur les pans du marché les plus accessibles. Pour atteindre les résultats souhaités, les investisseurs devront donc tenir compte de ces éléments dans le cadre de la mise en œuvre de leur stratégie d’investissement », conclut Mark Versey.

La Rédaction - Le Courrier Financier

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