Reprise post Covid : le PIB français remonte lentement la pente en 2021

Asset Management - Au premier semestre 2021, l'activité économique en France reprend des couleurs. D'après une note de conjoncture publiée ce jeudi 6 mai par l'Insee, le PIB devrait remonter à 4 % en-dessous de son niveau d'avant crise au mois de mai. Quelles perspectives d'ici l'automne prochain ? Explications avec Le Courrier Financier.

L’Insee fait les comptes. Ce jeudi 6 mai, l’organisme publie une note de conjoncture intitulée « Reprise : si loin, si proche ». Depuis un an, l’économie française vit au rythme des restrictions sanitaires. L’Insee souligne la singularité de cette crise économique : « les vagues épidémiques ont à chaque fois entraîné des chutes soudaines et de grande ampleur de l’activité, mais celles-ci peuvent être suivies de vifs rebonds une fois les contraintes levées et si l’épidémie reste jugulée ». D’autant plus que les aides de l’Etat — chômage partiel, PGE, fonds de solidarité, etc. — ont préservé les revenus des ménages et le tissu productif. Alors, à quand la reprise ?

Au rythme des restrictions

L’année 2021 a débuté sous des auspices peu favorables à l’activité. En janvier, les Français ont vécu le couvre-feu avancé à 18 heures ; en février, les fermetures des grands centres commerciaux ; et en mars, le retour des confinements locaux — dont Le Courrier Financier s’était fait l’écho dans son dessin de la semaine. Le rebond du PIB au premier trimestre s’est limité à +0,4 % par rapport au quatrième trimestre 2020, « lui-même marqué par le deuxième confinement ». Sans surprise, l’activité économique s’est dégradée en France entre janvier (4 % sous son niveau d’avant-crise, « soit celui du quatrième trimestre 2019 ») et mars (5 %).

Au deuxième trimestre, la France sort peu à peu de sa léthargie à la faveur de mesures sanitaires assouplies — moins de restrictions de mobilité, plus de commerces ouverts malgré le troisième confinement, etc. « Les indicateurs à haute fréquence (montants agrégés des transactions par carte bancaire CB, indicateurs de mobilité fournis par Google, etc.) ont certes décroché en avril, mais moins qu’en novembre », analyse l’Insee. La consommation des ménages s’affiche ainsi à 10 % sous son niveau d’avant crise en avril 2021 — contre 15 % en novembre 2020. Le PIB se replie en avril 2021 à 6 % sous son niveau d’avant crise.

Reprise post Covid : le PIB français remonte lentement la pente en 2021

L’investissement revient

Entre janvier et mars 2021, les ménages ont limité leur consommation et les exportations ont reculé. Il en résulte des difficultés d’approvisionnement « dans tous les sous-secteurs de l’industrie, ainsi que dans le bâtiment ». En avril 2021, elles atteignent « un niveau inégalé depuis au moins quinze ans » dans le secteur des biens d’équipement — en particulier dans la fabrication d’équipements électriques, de produits électroniques et informatiques. Dans le secteur des matériels de transport, 39 % des entreprises signalent des difficultés d’approvisionnement en avril 2021. En revanche, l’investissement poursuit son rebond initié l’été dernier.

En 2020, les chefs d’entreprise de l’industrie manufacturière estiment avoir réduit leur investissement de – 12 % par rapport à l’année précédente. En 2021, les chefs d’entreprise prévoient une hausse de + 10 % en valeur. L’investissement serait notamment très dynamique dans la fabrication de biens d’équipement (+27 % après le recul de l’année précédente −13 %). Dans le secteur de la fabrication de matériels de transport, l’investissement rebondirait également en 2021 (+7 %) mais sans compenser la forte baisse de 2020 (−18 %). Au premier semestre 2021, l’investissement moyen serait en hausse par rapport au second semestre 2020.

Bientôt le retour à la normale ?

D’ici fin juin prochain, le calendrier des réouvertures reste suspendu au recul de la troisième vague et à l’intensification de la campagne de vaccination. L’Insee table sur un retour du PIB à 4 % sous son niveau d’avant crise en mai 2021 — puis à 2,5 % en juin 2021. Dans ce scénario, la croissance n’augmenterait que d’un quart de point au deuxième trimestre. L’évolution de la conjoncture reste suspendue à celle de la crise sanitaire. Tous les regards sont désormais tournés vers l’automne prochain… Dans l’espoir que les variants ne viendront pas contrarier remettre les compteurs à zéro dans la lutte contre la Covid-19.

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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