Marché : un peu de lassitude …

Asset Management - L’équilibre instable entre pessimistes et optimistes sur le marché condamne depuis environ un mois les marchés dans une bande de fluctuation de laquelle on sortira.

Les dernières statistiques américaines ont rassuré les investisseurs sur le risque inflationniste. L’inflation reste faible et, surtout, le coût du travail, principal coût de production des entreprises, n’accélère pas significativement. Parallèlement, les statistiques d’activités n’indiquent pas non plus d’accélération. Bien au contraire, les indices sur la croissance du 1er trimestre, calculés par la Réserve Fédérale d’Atlanta et de New York indiquent une modération de la croissance vers les 2.5%. D’un côté, la production industrielle accélère en février mais de l’autre, les ventes au détail déçoivent.

Dans ces conditions, les taux longs US ont interrompu leur progression et la courbe des taux a repris son aplatissement. La remontée des taux obligataires américains a donc relâché la pression, mais une saison de publications plutôt neutre conjuguée à un environnement international obscurci par le retour en force du protectionnisme et ses effets collatéraux (pénalisation de la locomotive allemande au sein de l’économie européenne, incertitude politique découlant du turnover accéléré à la Maison Blanche notamment), font le lit d’une certaine lassitude… Les politiques de rachats d’actions et les opérations de fusion-acquisition indiquent des opportunités dans le marché et des valorisations considérées intéressantes.

Coté résultats aux Etats Unis, les analystes, dans leurs estimations, semblent avoir été déjà généreux avec l’impact de la réforme fiscale US. Le risque de déception existe, et il n’est pas à négliger, tant nous sommes habitués à voir les résultats ressortir au-dessus des anticipations du consensus. En Europe, l’évolution du dollar, et particulièrement de la parité Euro dollar, sera un facteur déterminant de l’évolution des bénéfices des entreprises. Pas encore perçu clairement par les analystes. Tiraillés par des forces contraires, les investisseurs s’en accommodent et mettent en place de nouvelles stratégies. Les paris sectoriels sont remplacés par un choix de valeurs plus appropriées. Nous sommes convaincus qu’il y a de nombreuses opportunités à saisir, mais une chose est sûre, la flexibilité et la gestion active des risques seront plus que jamais de mise.

Claudia Bernasconi - SwissLife AM

Économiste spécialiste des marchés émergents chez SwissLife AM

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