LIVRE / « Gestion des risques opérationnels », quelles bonnes pratiques en banque et assurance ?

Asset Management - Cette semaine, les éditions Pearson France publient « Gestion des risques opérationnels — Guide des meilleures pratiques en banques et assurances » écrit par Ariane Chapelle. Cette version française de l'ouvrage est également disponible en format e-book. Le Courrier Financier vous propose sa fiche de lecture.

En cette période de confinement liée à la crise sanitaire, il est temps de s’accorder une pause lecture. Ariane Chapelle publie ce vendredi 27 mars la version française de son livre « Gestion des risques opérationnels — Guide des meilleures pratiques en banques et assurances » (31€ ou 23€ en version e-book) aux éditions Pearson. Ce livre de 366 pages, traduit en français par Sandra Levézier, « représente la somme de 20 années d’exercice dans le domaine du risque opérationnel dans le secteur financier ». Identifier, évaluer, atténuer et surveiller les risques… L’auteur dresse « une vue d’ensemble des dernières pratiques » en matière de gestion des risques opérationnels (GRO), avant de se pencher sur « le risque opérationnel en plein essor ».

LIVRE / « Gestion des risques opérationnels », les bonnes pratiques en banque et assurance

Gérer l’augmentation des risques

L’ouvrage présente un caractère à la fois pratique et didactique. Il contient tous les outils pour « mettre en place un programme efficace et cohérent de gestion des risques dans une institution financière », avec de nombreuses études de cas. Docteur en sciences économiques et professeur à l’University College London, Ariane Chapelle incite page après page les professionnels du risk management à anticiper l’évolution de leur profession. « La cinquième partie du livre se concentre sur les risques opérationnels en augmentation ces dernières années : les risques liés aux projets et aux transformations / restructurations ; la sécurité de l’information, les cryptomonnaies et la résilience », nous explique-t-elle.

LIVRE / « Gestion des risques opérationnels », les bonnes pratiques en banque et assurance
Ariane Chapelle

Des domaines d’autant plus délicats à aborder, qu’il ne faut pas perdre de vue l’interdépendance des risques et la nécessité d’adopter un cadre d’analyse unique. « La crise que nous vivons tous aujourd’hui en offre une illustration flagrante : au départ sanitaire, cette crise et sa gestion a des répercussions économiques et sociales foudroyantes : les bourses se sont effondrées, plus de 2 % du PNB mondial (d’après les estimations les plus prudentes) sera puisée dans les fonds publics pour alléger quelque peu les dommages économiques de l’arrêt brutal de quasiment tous les secteurs. Nous vivons dans un monde complexe, très volatil et très interconnecté ; chaque décision a des effets indirects multiples », précise Ariane Chapelle.

Une « gestion positive » du risque

Face à la crise sanitaire du coronavirus — qui a déclenché une crise économique et financière mondiale — la GRO prend une dimension essentielle pour assurer la continuité de l’activité. « L’économie, mais aussi les relations humaines, sont basées sur la confiance. Il faut rester confiant », insiste Ariane Chapelle. Le tableau général n’est pas si noir. Au fil du texte, Ariane Chapelle déploie le concept de « gestion positive » afin de rendre la GRO plus constructive. « Les gestionnaires de risques opérationnels sont souvent vu comme des freins, la gestion de risques comme un évitement de pertes, et les incidents ou accidents comme des occasions d’apprendre ce qu’il ne faut pas faire », nous dit-elle.

Pourtant, « la prise de risque est nécessaire et bénéfique quand elle est bien comprise, dès lors les gestionnaire de risque sont des stabilisateurs (voire des accélérateurs de performance) et on apprend aussi de ses succès. Michael Galdwell, notamment, l’a dit bien mieux et bien avant moi », tempère Ariane Chapelle. Dans cette optique, la rédaction vous recommande le chapitre 19 — consacré aux liens entre GRO et cryptomonnaies. Les risques y « sont techniques, liés aux systèmes et aux risques d’attaque cyber ; réglementaires, car il n’y a pas ou peu de réponse coordonnée des régulateurs sur ces questions, liés a la fraude et à l’anonymat bien sûr. Enfin, il y a des risques liés à la gouvernance des réseaux et des processus de minage, sans compter les fluctuations de valeur dues à la spéculation ».

L’importance de la formation

Quelles règles d’or retenir dans ce contexte ? « C’est une vaste question ! Mais pour résumer je dirais : simplifier, conscientiser, prioriser », nous répond l’auteur. Tout d’abord, il faut simplifier : « beaucoup de firmes ont sur-compliqué les systèmes de gestion, à la fois sous la pression réglementaire et par peur de mal faire ». Ensuite, il s’agit de conscientiser, et d’éduquer : « la grande majorité des gestionnaires de risque opérationnel ont appris sur le tas, les uns des autres, ou pas du tout. Beaucoup ont été guidés par des consultants, pas toujours bien inspirés », reconnaît celle qui est aujourd’hui à la tête de son propre cabinet de formation. « Il y a des besoins immenses de formation professionnelle, pratique, applicable en risque opérationnel. »

LIVRE / « Gestion des risques opérationnels », quelles bonnes pratiques en banque et assurance ?

Dans son livre, Ariane Chapelle condense à la fois ses cours et ses expériences. Outre cette masse de connaissances, la transmission du savoir passe par l’échange. C’est pourquoi Ariane Chapelle organisera un webinaire de présentation sur la plateforme Zoom, ce mardi 31 mars à 15H00 (UTC+1 soit l’heure de Paris). L’inscription en ligne est gratuite, avec un nombre maximal de 100 participants « Il reste encore des places », nous confirme Ariane Chapelle. « Je présenterai globalement le livre, avant d’aborder la gestion des risques positive. Les participants pourront intervenir par tchat tout au long de la séance, je répondrai aux questions oralement en cours de séance », conclut-elle.

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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