Les Françaises et l’investissement en bourse : une logique de long-terme

Asset Management - Ce mercredi 8 mars, c'est la Journée internationale des droits des femmes. Quelle place les Françaises accordent-elles à l'investissement en bourse ? Le point avec Le Courrier Financier — échange exclusif avec Scalable Capital.

Les Français et la bourse, c’est je t’aime moi non plus. Au quatrième trimestre 2022, l’Autorité des marchés financiers (AMF) estime qu’environ 604 000 particuliers ont investi en bourse. Si l’achat ou la vente de titre reste stable par rapport au trimestre précédent, l’activité s’est tassée depuis le pic de 2021 et 2022 — après la crise sanitaire du Covid-19. Si l’intérêt pour les actions reste stable, l’autorité constate un engouement net pour les ETF et les obligations au T4 2022. Ce mercredi 8 mars, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, qu’en est-il du rapport que les femmes entretiennent avec la bourse ?

Les Françaises et l’investissement en bourse : une logique de long-terme
Source : AMF, « Tableau de bord des investisseurs particuliers actifs » (janvier 2023)

Davantage d’ETF et de finance durable

« Aujourd’hui, l’investisseur particulier en bourse typique est un trentenaire de sexe masculin. Mais ce portrait-robot évolue. En 2020, les femmes représentaient moins d’un utilisateur sur dix (7 %) sur notre plateforme. En 2022, elles sont un investisseur sur quatre (25 %) », explique Marc Braun, Responsable France & Pays-Bas chez Scalable Capital (courtier spécialiste des actions et des ETF), contacté par Le Courrier Financier. Selon un sondage OpinionWay, réalisé pour le broker en septembre 2022, trois femmes sur quatre (76 %) aspirent à gérer leurs placements boursiers de manière simple, « depuis une application ou un site web ».

Les femmes ne s’intéressent pas aux mêmes produits financiers que les hommes. « Nous constatons ces différences quand nous organisons des réunions d’information pour nos investisseurs, dans les questions qu’ils nous posent. Les femmes ont une aversion très marquée pour la prise de risques, et investissent massivement dans les ETF (75 %). Par rapport aux hommes, elles consacrent 30 % d’actifs en plus à la finance durable. Les hommes s’intéressent à des objectifs plus abstraits, comme la performance brute. Les femmes pensent davantage en termes d’objectifs de vie, comme préparer leur retraite ou payer les études des enfants », relève Betty Stevens.

Les Françaises et l’investissement en bourse : une logique de long-terme
Source : « Les Français et l’investissement en bourse », sondage OpinionWay pour Scalable Capital (septembre 2022)

Des femmes plus prudentes que les hommes

Les femmes savent qu’elles peuvent investir de petits montants (71 % contre 80 % des hommes) mais redoutent de payer des commissions élevées (74 % contre 75 %). « Les femmes hésitent à se lancer, alors qu’elles budgétisent plus que les hommes. D’après notre étude, 80 % d’entre elles ne se sont jamais intéressées à la bourse, qu’elles jugent trop compliquée — contre 57 % des hommes. Elles manquent d’exemples à suivre. Seul un tiers d’entre elles (36 %) connaissent des investisseurs qui ont gagné de l’argent en bourse. Une plateforme comme la nôtre peut les aider à s’approprier l’investissement boursier » précise Betty Stevens, experte Scalable Capital.

Ce profil prudent transparaît dans d’autres études. Dans son baromètre de l’investissement particulier, publié en janvier 2023, la plateforme de trading eToro pointe que les Françaises adoptent « une stratégie plus long-termiste que les hommes ». 51 % des femmes investissent pour assurer leur sécurité économique à long terme, contre 44 % des hommes. L’investissement particulier se démocratise auprès des femmes — et pas uniquement les plus aisées. L’investisseuse française gagne en moyenne 30 000 euros par an, ce qui est le cas pour un tiers des hommes. D’après les données d’utilisation d’eToro en France, un investisseur sur dix était une femme en 2020. Ce chiffre monte à un sur huit en 2022.

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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