La Parole aux Assos’ – ANACOFI (2/2) : banques et IOBSP, projet Digital et Tour de France 2020

Actualités - Dans cet épisode de « La Parole aux Assos’ », Le Courrier Financier revient sur l'actualité de l'ANACOFI début janvier 2020. Quel conflit oppose les banques aux IOBSP ? Comment se développe le projet Digital ANACOFI ? Comment l'ANACOFI réforme-t-elle son Tour de France ? David Charlet, Président de l'ANACOFI, répond à nos questions dans le cadre du Grand Débat ANACOFI 2019.

Conflit entre les banques et les courtiers en crédit (IOBSP), nouveau projet Digital et réforme du Tour de France ANACOFI… Quelques jours avant la Saint Sylvestre, l’année 2020 s’annonce bien remplie pour l’Association nationale des conseils financiers (ANACOFI). Le Courrier Financier a profité du Grand Débat annuel de l’ANACOFI — qui se tenait 12 décembre dernier — pour poser quelques questions à son Président, David Charlet. Quels sont les prochains gros dossiers que l’association aura à traiter ? Comment aborde-t-elle l’année à venir et quels sont ses projets à l’égard de ses membres CGP ? L’ANACOFI revient sur son actualité en décembre 2019 et sur ses prochaines réformes, qui entreront en vigueur dès le mois de janvier 2020.

Banques VS courtiers IOBSP

En cette fin d’année, les courtiers en crédit se mobilise pour défendre leur part de marché face aux établissements bancaires. Le 13 décembre dernier, l’ANACOFI IOBSP a ainsi publié une tribune commune avec l’Association Française des Intermédiaires Bancaires (AFIB), la Chambre Nationale des Conseils Experts Financiers (CNCEF Crédit), la Chambre Nationale des Conseils en Gestion de Patrimoine (CNCGP) et La Compagnie IOBSP. « Certaines banques avaient un problème avec la notion d’intermédiaires en opérations de banque et services de paiement (IOBSP). Leur problème est assez simple : est-ce qu’elles pouvaient avoir des conventions et laisser ces entreprises amener du business, mais en même temps être juridiquement les conseillères des clients ? », résume David Charlet.

L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) a répondu en rappelant l’obligation pour les banques des « contrôles de second rang » sur l’activité des IOBSP, y compris des courtiers. Résultat, certains établissements limitent au maximum leurs interactions avec les courtiers. « C’est un moment de tension extrême », analyse David Charlet. L’ANACOFI devait réagir. Nous sommes la principale fédération en taille en termes d’IOBSP, même si l’immense majorité d’entre eux se définissent comme des CGP. Nous ne pouvons pas laisser un pan entier de notre activité s’affaisser », déclare le Président. C’est un conflit commercial et juridique. L’ANACOFI veut s’assurer du respect des conventions mais aussi faire reconnaître « la validité du mandat que le client nous donne de parler en son nom ».

Projet Digital et Tour de France

L’année 2020 permettra de préserver les acquis, mais aussi de préparer l’avenir. « L’ANACOFI se réforme digitalement tous les quatre ans. Là, nous passons à un nouveau plan (…) La nouveauté, c’est que nous allons nous faire accompagner par une société dont c’est le métier », nous annonce David Charlet. Ce n’est pas par hasard si cette année, le Grand Débat accueillait une table-ronde consacrée à la tech. « Nous allons installer un nouveau CRM et de nouveaux outils pour les membres. Ce que nous voulons, c’est ne surtout pas les perturber trop. Il n’y aura pas de révolution d’un coup », tempère David Charlet. D’après lui, la digitalisation de l’activité des CGP est déjà une réalité qui s’impose par petites touches. « Dès que vous utilisez un schéma un peu digital, cela colonise toute votre activité », ajoute-il.

Cette même évolution digitale a rendu nécessaire la réforme du Tour de France de l’ANACOFI. Le nombre de CGP qui en profitent pour se former a certes augmenté, mais une quantité non négligeable d’entre eux choisissent désormais la formule e-learning. Résultat, « nous avons aujourd’hui dans les présentielles le même volume de présences qu’il y a trois ans », pointe David Charlet. Afin de s’adapter à l’évolution des usages, l’ANACOFI consacrera désormais deux ou trois semaines par an de formation intensive à chacune des dix régions de France. « Nous allons amener plus de formation sur une seule semaine », affirme David Charlet. L’ANACOFI en profitera pour faire appel à des sociétés partenaires, spécialisées dans la formation thématique haut de gamme.

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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