Mauvais début de trimestre pour l’industrie française

Actualités - La production industrielle a fortement baissé en juillet et reste 6% inférieure à son niveau d’avant pandémie. L’industrie contribuera probablement négativement à la croissance économique française du troisième trimestre. Les éclairages de Charlotte de Montpellier, Senior Economist chez ING.

La production industrielle française a baissé de 1,6% sur un mois en juillet et la baisse est généralisée dans toutes les branches du secteur industriel. Seule la construction a vu sa production augmenter de 0,5% sur le mois. Sur un an, la production industrielle est en baisse de 1%. C’est donc un difficile début de troisième trimestre pour le secteur industriel français, qui souffre clairement des perturbations des chaînes d’approvisionnement en raison de la guerre en Ukraine, des conséquences des confinements avant l’été en Chine et de la hausse des prix de l’énergie.

A quelle vitesse arrive la récession ?

Pour l’avenir, la contraction des carnets de commandes depuis février, le haut niveau des stocks de produits finis, l’incertitude élevée, les prix élevés de l’énergie et des matières premières et les perturbations potentielles de l’approvisionnement énergétique ne pointent pas vers une amélioration des perspectives pour le secteur industriel français. L’indicateur du climat des affaires pour le secteur a d’ailleurs encore diminué en août. On peut, dès lors, craindre que l’industrie contribue négativement à la croissance économique française au troisième trimestre.

Certes, le secteur industriel ne représente que 15% de la valeur ajoutée totale française (20% si on inclut la construction), la faiblesse de l’industrie ne suffit donc pas à conclure à des perspectives macroéconomiques dégradées pour les prochains trimestres. Mais, force est de constater que les perspectives ne sont pas vraiment plus favorables dans le secteur des services.

Une croissance de 2,2%

La dégradation du pouvoir d’achat causée par l’inflation, la diminution de la confiance des consommateurs et l’atténuation des effets positifs de la réouverture post-pandémie vont peser sur le dynamisme des services dans les prochains mois. En conséquence, la question n’est plus vraiment de savoir si la France et les autres pays européens se dirigent vers la récession, mais plutôt à quelle vitesse arrive la récession. Compte tenu des évolutions des dernières semaines, on peut craindre que la croissance du PIB français passe en territoire négatif dès le troisième trimestre. Nous tablons sur une croissance de 2,2% pour l’ensemble de 2022 et de -0,2% pour l’ensemble de 2023.

Charlotte de Montpellier - Senior Economist - ING

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