Union européenne : vers la fin des véhicules thermiques en 2035

Actualités - Mercredi 29 juin, les ministres de l'Ecologie des 27 ont adopté la réforme du marché carbone. L'une des principales mesures est l'interdiction de la vente de véhicules neufs à moteur thermique à compter de 2035.

Dans la nuit du mercredi 29 juin, après plus de seize heures de négociations, les ministres européens de l’Ecologie ont adopté la réforme du marché carbone. L’une des mesures phares est l’interdiction de la vente de voitures particulières et de camionnettes neuves à moteur thermique à partir de 2035. De fait, cette décision entérine le passage au « tout électrique ».

Cette mesure s’inscrit dans le cadre du paquet « Ajustement à l’objectif 55 » présenté par la Commission européenne en 2021. La finalité est la neutralité carbone à horizon 2050. En amont, d’ici à 2035, l’objectif est la réduction de 55% des émissions de CO2 par rapport à 1990. 

La filière du luxe exemptée

Toutefois, certains pays — dont l’Allemagne et l’Italie — ont émis des réticences. Après négociations, ils ont obtenu un réexamen en 2026 des objectifs. La commission devra tenir compte des évolutions technologiques, notamment du développement des véhicules hybrides et des carburants climatiquement neutres. 

(Conception : Mathilde Ledroit — Réalisation : Amandine Victor)

Aussi, la filière du luxe est exemptée. En effet, la construction de véhicules d’exception pourra perdurer jusqu’en 2036 — sous réserve d’une production inférieure à 10 000 voitures par an —.

Jan Huitema, député néerlandais, a salué : « avec ces normes, nous apportons de la clarté pour l’industrie automobile et stimulons l’innovation et les investissements pour les constructeurs automobiles. » 

Les doutes des constructeurs

Du côté des professionnels du secteur, l’accueil est plus modéré. La Plateforme automobile (PFA), a commenté : « cette décision consacre le 100% électrique comme technologie unique pour les véhicules légers dès 2035. […] Si les industriels démontreront une fois de plus leur capacité à être au rendez-vous, on ne peut que souligner l’ampleur des défis que suppose désormais, pour l’Europe et pour la France, une telle décision. » 

Oliver Zipse, président de l’Association des constructeurs européens d’automobiles et de BMW, exprime les mêmes inquiétudes. Dans un communiqué, le PDG souligne : « la décision du Conseil soulève des questions importantes qui n’ont pas encore trouvé de réponse, telles que la manière dont l’Europe assurera un accès stratégique aux matières premières clés pour l’e-mobilité. »

Malgré des incertitudes de la part des constructeurs, il est désormais du ressort du Parlement européen de débattre de ces mesures.

Mathilde Ledroit - Le Courrier Financier

Journaliste

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