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(Conception : Mathilde Hodouin – Réalisation : Amandine Victor)
Cage dorée ne nourrit pas l’oiseau. Elon Musk a proposé de racheter Twitter pour 43 milliards de dollars (39,7 milliards d’euros). Objectif, retirer le réseau social de la bourse et relancer sa croissance. Le patron de Tesla souhaite transformer Twitter en une plateforme dédiée à la liberté d’expression. « Avoir une plateforme publique dans laquelle les gens ont massivement confiance et qui soit largement inclusive, c’est extrêmement important pour l’avenir de la civilisation », a-t-il déclaré ce jeudi 14 avril lors d’une conférence de l’organisme TED à Vancouver (Canada). L’offre a été adressée ce mercredi 13 avril au conseil d’administration de Twitter, avant d’être rendue publique le lendemain.
Liberté, liberté chérie…
Elon Musk est devenu récemment le deuxième actionnaire de la société américaine, après être entré à hauteur d’un peu plus de 9 % du capital. Suite à cette opération, Twitter lui avait proposé d’entrer au conseil d’administration, ce qu’Elon Musk avait refusé. Il se dit désormais prêt à débourser 54,20 dollars par action Twitter, ce qui représente une prime de 38 % par rapport au cours de clôture du titre le 1er avril dernier. S’agit-il d’un nouveau caprice du milliardaire ? Elon Musk, dont la fortune est estimée à 219 milliards de dollars début avril 2022 par le magazine Forbes, a reconnu pendant la conférence TED qu’il n’était pas sûr du succès de son offre. Mais il estime avoir les moyens de ses ambitions.
Cette histoire n’emballe pas les investisseurs. Certains considèrent que l’offre d’Elon Musk ne valorise pas suffisamment Twitter. Le prince saoudien Alwaleed bin Talal a ainsi affirmé ce jeudi que la proposition de l’entrepreneur « n’approch[ait] pas la valeur intrinsèque » de la plateforme. Fidèle à lui-même, Elon Musk a réagi sur le réseau social. « Intéressant. Juste deux questions, si je puis me permettre. Quelle part de Twitter possédez-vous, directement et indirectement ? Et quelle est votre opinion sur la liberté d’expression des journalistes ? » a-t-il taclé. D’après le Bloomberg Billionaires Index, Alwaleed binTalal possèderait aujourd’hui 4,4 % de Twitter, à travers sa société la Kingdom Holding Company.
Fais comme l’oiseau…
Twitter va étudier l’offre d’achat avec ses banques conseils, Goldman Sachs et Wilson Sonsini Goodrich & Rosati, rapporte Reuters. « Il devrait être difficile de faire émerger un autre acheteur ou groupe d’acheteur. Le conseil d’administration de Twitter sera probablement contraint d’accepter cette offre et/ou de lancer lui-même un processus de vente de Twitter », commente Daniel Ives, analyste de Wedbush Securities. Elon Musk, conseillé par Morgan Stanley, affirme que son offre est ferme et définitive. D’après les analystes, le milliardaire pourrait vendre une partie de ses actions Tesla pour financer l’opération. En conséquence, l’action Tesla reculait de -2,43 % sur le Nasdaq ce jeudi 14 avril.
En cas d’échec de son OPA, Elon Musk prévoit de reconsidérer sa présence au capital de Twitter. « Depuis que j’ai effectué mon investissement, j’ai réalisé que l’entreprise ne prospérera pas et ne servira pas cet impératif sociétal dans sa forme actuelle », a-t-il écrit au président du comité d’administration, Bret Taylor. Dans son offre, Elon Musk prévoit de passer l’algorithme de Twitter en « open-source ». Il a récemment lancé un sondage sur le réseau social, demandant à ses 80 millions d’abonnés s’ils trouvaient que l’entreprise respectait la liberté d’expression. Ce jeudi 14 avril, l’action Twitter à Wall Street stagnait à 45,93 dollars en début d’après-midi, avant de finir dans le rouge.
