Récession : Bercy ramène sa prévision à 10 %, un premier effet de France Relance ?

Actualités - Cette semaine, le ministère de l'Economie, des Finances et de la Relance a revu à la baisse ses prévisions de récession pour 2020. Le plan France Relance porte-il déjà ses premiers fruits ?

Récession : Bercy ramène sa prévision à 10 %, un premier effet de France Relance ?

(Conception : Mathilde Hodouin – Réalisation : Amandine Victor)

Le choc économique sera moins fort que prévu. L’économie française va accuser en 2020 une récession de 10,2 %, ont déclaré ce mercredi 16 septembre des sources proches du ministère des Finances. C’est plus d’un point de moins que ce que prévoyait Bercy jusqu’à présent, rapporte Reuters. Selon ces nouvelle prévisions, la contraction historique attendue cette année sera suivie d’un rebond de 8 % du produit intérieur brut en 2021. Cette hausse reste conforme aux précédentes estimations. Le Gouvernement s’appuiera sur ces chiffres pour établir le projet de loi de finances pour 2021 qu’il doit être présenter d’ici fin septembre.

Premiers effets de la relance ?

En raison de la crise sanitaire liée au nouveau coronavirus, 2020 s’est changée en « annus horribilis » pour l’économie. La France traverse l’une des récessions les plus fortes qu’elle ait connues depuis la Seconde Guerre mondiale. Le 3 septembre dernier, le Gouvernement a donc dévoilé le plan « France Relance » d’une centaine de milliards d’euros pour accompagner la reprise économique. « C’est une ambition et une ampleur historique. 100 milliards, c’est quatre fois plus que le plan de relance de 2008 », a déclaré le Premier ministre, Jean Castex. Ce plan contribuera à hauteur de 1,5 point de pourcentage à la croissance du produit intérieur brut (PIB) en 2021.

C’est une entreprise de longue haleine, qui a commencé avec les différents dispositifs d’aide — chômage partiel, Prêts Garantis par l’Etat (PGE), fonds de solidarité, etc. — dès les premières heures du Confinement. « Les 470 milliards d’euros mis sur la table dès le printemps par le gouvernement ont protégé efficacement l’économie française. Notre relance produit déjà ses effets », assure Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, ce jeudi 17 septembre dans une interview publiée par Les Echos. La dette créée pour faire face au Covid sera cantonnée grâce à « une loi organique en 2021, qui permettra son remboursement sur vingt ans ».

Retour à la normale pour 2022

L’écart entre les recettes et les dépenses publiques devra être ramené à 6,7% dès l’an prochain, une prévision nettement supérieure aux 5,5% initialement prévus. Ce creusement du déficit 2021 s’explique par les dépenses supplémentaires prévues dans le plan de relance, pour le secteur de la santé notamment, ainsi que par les allégements fiscaux prévus pour les entreprises. Fin 2021, le PIB français devrait être inférieur de 2,7 % au niveau qui était le sien avant le déclenchement de la crise sanitaire. En termes d’objectifs, le gouvernement français prévoit de revenir en 2022 au niveau d’avant la crise. Pour ce faire, il mise sur le sérieux budgétaire.

Olivier Dussopt, ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance chargé des Comptes publics, parle ainsi d’une « trajectoire de finances publiques crédible et responsable » dans les colonnes des Echos. Le plan de relance devra « par des mesures ponctuelles, ciblées et non pérennes pour ne pas alourdir la dépense publique pour les années à venir », précise-t-il. Hors de question pour autant de créer de nouveaux impôts. Pour Bruno Le Maire, l’agenda de la justice fiscale est européen. Le ministre de l’Economie et des Finances souhaite notamment « promouvoir la taxation des transactions financières que nous appliquons déjà en France ».

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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