Marchés actions : le rebond de la tech peut-il s’inscrire dans la durée ?

Actualités - Cette semaine, les investisseurs ont gardé un œil sur les annonces de politique monétaire des banques centrales. Ce jeudi 2 février, l'optimisme des marchés a porté le rebond des valeurs tech. Cette tendance peut-elle s'inscrire dans la durée ? Le point avec Le Courrier Financier.

Marchés actions : le rebond de la tech peut-il s'inscrire dans la durée ?

Conception Mathilde Hodouin – Réalisation Amandine Victor

En 2023, la tech a encore du ressort. Ce jeudi 2 février, les valeurs technologiques tiraient les bourses à la hausse des deux côtés de l’Atlantique. Aux Etats-Unis, la séance a été notamment portée par les résultats de Facebook meilleurs que prévu. Le Nasdaq, à dominante technologique, a bondi de +3,25 % à la fermeture, pendant que le Dow Jones, au profil plus orienté vers l’industrie, accusait un léger recul (-0,12 %). En Europe, le secteur technologique (+ 3,36 %) est très demandé. D’après Reuters, il s’affiche à son plus haut de dix mois — dans la perspective d’une accalmie sur les taux d’intérêt.

L’effet des politiques monétaires

La tech doit ce regain de dynamisme aux annonces de politique monétaire des principales banques centrales. Ce mercredi 1er février, la Réserve fédérale américaine (Fed) a relevé ses taux d’un quart de point, de 4,50 % à 4,75 %. Cette hausse des taux est perçue comme accommodante, notamment en raison du ton adopté par Jerome Powell, Président de la Fed. D’après lui, le processus de « désinflation » serait désormais amorcé. Il a ainsi laissé entendre qu’il ne faudrait que deux ou trois hausses de taux supplémentaires pour restreindre l’inflation. Pour les investisseurs, le contexte était favorable à la prise de risque.

Les marchés s’accrochent à l’espoir d’une fin prochaine du cycle de remontée des taux d’intérêt. Sur le Vieux Continent, la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé ce jeudi 2 février — comme prévu — qu’elle relevait ses taux directeurs d’un demi-point. Par ailleurs, une autre hausse de 0,50 % est prévue en mars prochain. L’institution de Francfort s’est donc montrée plus restrictive que la Fed et la Banque d’Angleterre (BoE), dont les discours sont largement perçus comme accommodants. Cependant, les analystes ont considéré que cette décision de la BCE reste cohérente et sans mauvaise surprise.

Des marchés trop optimistes ?

Pourquoi un tel optimisme des marchés ? « La BCE a commencé à relever ses taux plus tard, les a moins augmentés, l’inflation est toujours à 8,5 % et l’économie est étonnamment résistante. La croissance économique est favorisée par la chute des prix du gaz naturel, les dépenses publiques et la croissance des exportations, et elle peut compter sur les avantages de la réouverture de la Chine », temporise Ben Laidler, Global Markets Strategist chez eToro. D’après Raphaël Thuin, directeur des stratégies de marchés de capitaux chez Tikehau Capital, la BCE devrait se montrer « davantage pragmatique par la suite ».

Mais ce vendredi 3 février, cette bonne humeur s’essouffle déjà. Les craintes d’un ralentissement économiques ont refait surface, après la publication des résultats décevants d’Apple et d’Alphabet — maison mère de Google — ou encore des prévisions prudentes d’Amazon. Pour la fin de la semaine, les investisseurs reportent leur attention sur les chiffres de l’emploi aux Etats-Unis. Le consensus Reuters prévoit un ralentissement des créations de postes à 185 000 en janvier, une décélération de la hausse du salaire horaire moyen à 4,3 % sur un an et un taux de chômage à 3,6 %. Le rebond risque de faire long feu.

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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