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(Conception : Mathilde Hodouin – Réalisation : Amandine Victor)
L’or devient-il le nouveau nerf de la guerre ? Désormais, les Occidentaux pénaliseront les transaction impliquant les réserves d’or de la Russie. Les Etats-Unis, l’Union européenne (UE), le Royaume-Uni et le Canada ont imposé ce jeudi 24 mars de nouvelles sanctions économiques à la Russie, en raison de la guerre qui se poursuit en Ukraine. Objectif, empêcher la Russie d’utiliser ses réserves de métal précieux pour soutenir sa devise nationale, le rouble. Selon le Conseil mondial de l’or, les coffres de la Banque centrale russe contiendraient aujourd’hui 2 361,64 tonnes d’or en réserve. D’après un haut responsable américain, le métal précieux représentait environ 20 % des réserves totales de la Russie.
Planète finance, « auri sacra fames »
Si l’or véritable ne craint pas le feu, le secteur des métaux précieux doit désormais redoubler de vigilance pour éviter les représailles économiques. Ce jeudi 24 mars, le département américain du Trésor a indiqué dans un communiqué que « toute transaction impliquant de l’or liée à la Banque centrale de la Fédération de Russie est couverte par les sanctions existantes ». Sur son site officiel, l’organe exécutif américain précise ainsi que « l’OFAC surveille de près tous les efforts visant à contourner ou à violer les sanctions liées à la Russie, y compris par l’utilisation d’or ou d’autres métaux précieux, et s’engage à utiliser ses pouvoirs pour agir contre les fraudeurs des sanctions et promouvoir la conformité ».
Ce jeudi 24 mars, les Occidentaux se réunissaient à Bruxelles (Belgique) afin de fourbir leurs armes économiques. Les Etats-Unis ont annoncé un gel des avoirs aux des 328 députés de la Douma, ainsi que des sanctions à l’encontre de 48 « grandes entreprises publiques » russes du secteur de la défense. De leur côté, les dirigeants du G7 et de l’UE ont déclaré être prêts à adopter des « sanctions supplémentaires si nécessaire ». Ils sanctionneront eux aussi toute transaction financière qui impliquerait les réserves d’or de la Russie. Cette décision intervient alors que les dirigeants du G7 envisagent une exclusion de la Russie du forum du G20. Pour l’heure, la Chine s’y oppose.
Source : or.fr
Le cours de l’or s’envole en bourse
Par ailleurs, l’invasion russe en Ukraine fait exploser le cours de l’or jaune. Ce vendredi 25 mars, l’once se négociait à plus de 1 950 dollars. Depuis le 24 février dernier, le métal précieux connaît une hausse historique. Les achats ont fortement augmenté à cause de la panique des investisseurs. La guerre n’a pas seulement entraîné l’instabilité sur le continent, mais surtout une extrême volatilité des bourses européennes. Dans un contexte d’aversion au risque, l’or reste une valeur refuge. « Le métal jaune reste bien soutenu dans un contexte d’inflation élevée et de flambée des prix des matières premières », explique Craig Erlam, analyste de marché senior, Royaume-Uni et EMEA chez OANDA.
La poursuite de la guerre alimente la tendance. « L’or a rendu une grande partie des gains réalisés au début du mois, les opérateurs recherchant un refuge fiable et une couverture contre l’inflation dans le contexte de l’invasion de l’Ukraine et de la montée en flèche des prix des matières premières. Mais il a trouvé un soutien ferme autour de 1 900 dollars, alors même que l’appétit pour le risque s’est amélioré. La hausse pourrait être lente en raison de cette situation, mais je m’attends également à ce que ce soutien reste ferme en l’absence de progrès significatifs dans les pourparlers de cessez-le-feu », ajoute Craig Erlam. Pour les Occidentaux, cibler l’or russe permet aussi d’empêcher la Russie de tirer bénéfice du conflit.
