G7 Japon : les sept samouraïs se réunissent à Hiroshima

Actualités - Du 19 au 21 mai, les membres du G7 se réunissent à Hiroshima au Japon. Au programme, sanctions contre la Russie et lutte d'influence contre l'influence technologique de la Chine. Que retenir des enjeux de ce sommet ? Le point avec Le Courrier Financier.

G7 Japon : les sept samouraïs se réunissent à Hiroshima

Conception Mathilde Hodouin – Réalisation Amandine Victor

Ce vendredi 19 mai, les membres du G7 se sont retrouvés à Hiroshima au Japon. Dans ce lieu hautement symbolique, ils ont prononcé de nouvelles sanctions contre la Russie — alors que le conflit en Ukraine se poursuit. Fumio Kishida, le Premier ministre japonais, a choisi d’accueillir le sommet dans la première ville de l’histoire à avoir été frappée par une bombe nucléaire, afin mettre en exergue l’importance du contrôle des armes. Les dirigeants des sept pays entendent ainsi « priver la Russie des technologies, des équipements industriels et des services du G7 qui soutiennent son entreprise guerrière ».

Sanctions contre la Russie

Ce vendredi matin, le Premier ministre britannique Rishi Sunak a annoncé un embargo sur les diamants russes. L’Union européenne (UE) a choisi elle-aussi d’interdire la vente de ces pierres prévieuses. « Les diamants russes ne sont pas éternels », a twitté Charles Michel, président du Conseil européen ce vendredi — en référence à la célèbre campagne publicitaire lancée en 1947 par le diamantaire De Beers en 1947, avec le célèbre slogan « a diamond is forever » (en anglais, un diamant est éternel). Le Royaume-Uni prévoit également d’interdire les importations de métaux russes, dont le cuivre et l’aluminium.

Le G7 entend durcir le ton, face à un conflit qui s’éternise. « De nouvelles mesures vont être prises pour isoler économiquement la Russie et affaiblir sa capacité à mener une guerre », indique une source américaine, citée par l’agence Reuters. « Nous avons réaffirmé notre engagement à faire front commun contre la guerre d’agression illégale, injustifiable et non provoquée de la Russie contre l’Ukraine », précisent les chefs d’Etat et de gouvernement du groupe des principales démocraties industrialisées du monde, auquel l’UE s’associe. Les détails du communiqué sont encore en cours de finalisation.

Coercition économique chinoise

La Russie n’est pas le seul pays dans le collimateur. Les Etats-Unis et le Japon veulent repenser la chaîne de production des semi-conducteurs — et écarter les exportations de puces électroniques vers la Chine. Objectif, réagir de manière coordonnée face aux campagnes de coercition économique lancées par Pékin contre des pays jugés « inamicaux ». D’après l’Australia Strategic Policy Institute (Aspi), la Chine aurait mené 73 opérations de ce type entre 2020 et 2022. Dans une récente étude (en anglais), le think tank met aussi en garde contre le risque d’émergence de plusieurs monopoles technologiques chinois.

Les organisateurs du G7 ont convié les dirigeants de huit autres pays à ce sommet : l’Australie, le Brésil, les Comores, les Îles Cook, la République de Corée, l’Inde, l’Indonésie et le Vietnam. Une manière de promouvoir une zone « indopacifique libre et ouverte » et de réduire l’influence de Pékin, dont les manœuvres militaires en mer de Chine et près de Taïwan inquiètent beaucoup Tokyo. De son côté, la France s’efforce de ne pas froisser un allié économique potentiel. « Ce n’est pas un G7 antichinois », insiste l’Élysée auprès de l’AFP. Le village sera bien défendu, les samouraïs veillent.

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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