France-Italie : réconciliation sur fond de coronavirus

Actualités - Cette semaine, la crise du coronavirus s'aggrave en Italie. Pendant ce temps, la France espère renouer des relations économiques et politiques plus apaisées entre les deux pays. Le point avec Le Courrier Financier.

France-Italie : réconciliation sur fond de coronavirus

(Conception : Mathilde Hodouin – Réalisation : Amandine Victor – Crédits carte : Statista.com)

Comment « relancer » les relations bilatérales entre la France et l’Italie ? Malgré l’épidémie de coronavirus, le Président Emmanuel Macron s’est rendu à Naples le 27 février dernier. Il était accompagné d’une importante délégation de 11 ministres. Ils ont été reçus par Giuseppe Conte, Président du Conseil italien, lui-même accompagné de 12 ministres. La France espère relancer le traité du Quirinal, qui prévoit de renforcer la coopération entre les deux pays sur le modèle des accords franco-allemands. Cette visite était aussi l’occasion d’apaiser les tensions, qui ont culminé en février 2019 avec le rappel de l’ambassadeur de France à Rome.

Entente cordiale

Le précédent sommet franco-italien remontait à 2017. Entre temps, les accrochages verbaux s’étaient multipliés entre Emmanuel Macron et Matteo Salvini, ex-Ministre de l’intérieur et chef de file de la Ligue (parti d’extrême droite). La détente était revenue avec l’avènement d’un nouveau gouvernement emmené par Giuseppe Conte, en septembre 2019. Paris et Rome ont depuis trouvé un terrain d’entente sur l’accueil des migrants en Méditerranée. Autre sujet de fiction à l’international, le dossier libyen. D’après l’Elysée, la France et l’Italie vont relancer la mission navale Sophia autour de l’embargo des armes à destination de la Lybie.

La coopération économique trans-frontalière devrait également sortir renforcée de ce sommet. Les deux pays prévoient un accord pour soutenir la coentreprise Naviris, fondée par l’italien Fincantieri et le français Naval Group. Autre signe de relations plus cordiales, l’Hexagone et la Botte veulent relancer le projet la ligne ferroviaire Lyon-Turin. Paris et Rome espèrent la financer à 50 % grâce aux fonds européens. La future alliance entre les constructeurs automobiles PSA et Fiat-Chrysler est également à l’ordre du jour. La signature du Traité du Quirinal devrait intervenir dans les prochains mois et fixer « un cadre plus ambitieux » à cette coopération.

Crise sanitaire

Seule ombre au tableau, l’épidémie de coronavirus continue de se répandre cette semaine dans le Nord de l’Italie. Afin de limiter la contagion, les écoles et universités resteront fermées dans tout le pays jusqu’à mi-mars. L’information a été confirmée ce mercredi 4 mars par le gouvernement italien, qui a ainsi confirmé une information révélée par l’agence Ansa. La fermeture est entrée en vigueur dès ce jeudi 5 mars. Depuis une dizaine de jours, deux « zones rouges » très affectées par le Covid-19 ont déjà été mises en quarantaine en Lombardie et en Vénétie (Nord de l’Italie). Ces mesures n’ont pas empêché le virus de se propager dans 19 régions italiennes sur 20.

Ce mardi 3 mars, l’agence de Protection civile recensait plus de 2 500 cas confirmés et 79 décès. Un futur décret prévoirait « la suspension des événements de toute nature qui impliquent la concentration de personnes et ne permettent pas le respect d’une distance de sécurité d’au moins un mètre » rapporte l’agence Reuters, avec à la clé la fermeture des cinémas et des théâtres. Signe d’inquiétude sérieuse au pays du ballon rond, les matchs de football de Série A — première division — pourraient bientôt se jouent à huis clos d’après le ministère des Sports. Côté tourisme, le manque à gagner atteindrait déjà 7,4 milliards d’euros d’après la Confturismo, l’organisation patronale des acteurs du tourisme.

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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