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(Conception : Mathilde Hodouin – Réalisation : Amandine Victor)
Gros temps pour la Maison Blanche. Cette semaine, les manifestations se poursuivent aux Etats-Unis en réaction à la mort de George Floyd. Le 25 mai dernier, cet Afro-Américain est mort étouffé lors de son interpellation par des policiers. Sur une vidéo de l’arrestation, l’homme de 46 ans est plaqué au sol tandis qu’un policier appuie sur son cou pendant près de 9 minutes. La phrase « I can’t breathe » (« Je ne peux pas respirer ») répétée plusieurs fois par la victime avant qu’elle ne perde connaissance est devenue l’un des principaux slogans des manifestants. Plusieurs centaines de personnes ont aussi participé à des cérémonies d’hommage, les 3 juin et 4 juin.
Pas d’armée contre les manifestants
Les manifestations à l’échelle nationale — principalement pacifiques — ont aussi débouché sur des scènes de violences urbaines et pillage. Ce mardi 2 juin rapporte Reuters, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues des principales villes américaines en dépit des couvre-feux en vigueur. Cette agitation ne fait pas les affaires du président Donald Trump, déjà fragilisé par sa gestion de la crise du coronavirus. Ce lundi 1er juin, il a évoqué la possibilité d’envoyer la garde nationale contre les manifestants pour rétablir l’ordre. Mais Donald Trump est revenu sur cette idée ce mercredi 3 juin.
« Je ne pense pas que nous aurons besoin » a-t-il déclaré en réponse à une question de à Newsmax TV. Un peu plus tôt le même jour, le secrétaire américain à la Défense, Mark Esper, avait désavoué le président et condamné l’utilisation de la garde nationale contre les manifestants. « L’idée d’utiliser les militaires en service actif à des fins de maintien de l’ordre ne devrait être utilisée qu’en dernier ressort et seulement dans les situations les plus urgentes et les plus désespérées » a indiqué Mark Esper. Le secrétaire à la défense a rejeté l’invocation de l’Insurrection Act, une loi utilisée pour la dernière fois en 1992 lors des émeutes de Los Angeles.
Priorité à la guerre commerciale ?
Autour de la Maison Blanche à Washington, de nouvelles barrières ont également été dressées et certaines parties de la zone fermées au public. Donald Trump a beaucoup été critiqué pour sa gestion des événements, notamment ce lundi 1er juin quand la police a écarté les manifestants à coups de fumigènes, afin que le président puisse poser devant les photographes avec une bible devant une église dégradée par des casseurs. Quelques mois avant les élections présidentielles de 3 novembre 2020, Donald Trump cherche à envoyer un message fort à son électorat. Cette politique intérieure se reflète également dans les relations extérieures.
La guerre commerciale se poursuit entre la Chine et les Etats-Unis. Donald Trump reproche à la Chine son rôle dans la propagation de la pandémie de Covid-19, qui a entraîné en 2020 la plus forte récession économique depuis la Seconde Guerre mondiale. Ce jeudi 4 juin, Donald Trump a évoqué de possibles représailles commerciales. De quoi remettre en cause l’espoir d’une reprise au troisième trimestre, qui a favorisé le rebond des actions ces dernières semaines ? « Même si aucun moteur baissier ne semble assez puissant pour envoyer les prix en dessous des plus bas enregistrés en mars de cette année, il est toujours possible qu’il y ait une très forte correction en mai », commente Pierre Veyret, analyste technique chez ActivTrades.
