(Conception : Mathilde Hodouin – Création : Charlotte Thomas)
En fin de semaine dernière, les élections européennes ont enregistré un record de participation. Plus d’un citoyen européen sur deux en âge de voter (50,5 %) s’est déplacé aux urnes, d’après les chiffres du Parlement européen — qui excluent le Royaume-Uni. Les partis populistes ont réalisé une belle percée dans les 28 pays membres.
Victoire de la frange dure eurosceptique
Conséquence de cette victoire, la mouvance eurosceptique devient le deuxième courant du Parlement européen. Tous ensemble, ces députés remportent 179 sièges sur 751 au total. Ils peuvent donc peser sur les décisions économiques du Parlement européen, une perspective qui inquiète les investisseurs. Reste à savoir si ces différents courants nationalistes accepteront de travailler ensemble.
En Italie, le ministre de l’intérieur Matteo Salvini — dirigeant de la Ligue d’extrême-droite — récolte 34,3 % des voix. C’est une percée importante, comparée au score de son parti (à peine 6 %) lors des élections européennes de 2014. Au Royaume-Uni, le parti Pro-Brexit de Nigel Farage arrive lui aussi en tête du scrutin avec 31,6 % des suffrages. L’impact sur l’avenir de l’UE devrait cependant être limité, compte tenu de l’imminence du Brexit.
En France, Emmanuel Macron sauve les meubles
En France, le Rassemblement National (RN) de Marine Le Pen décroche la première place du podium avec 23,3 % des voix. La liste En Marche! (LREM) menée par Nathalie Loiseau arrive en deuxième position avec 22,4 %. Ces scores reproduisent à peu de chose près le duel entre ces deux formations lors des Présidentielles 2017, souligne l’agence Reuters. La forte participation en France (52 %) a dépassé de neuf points celle de 2014.
L’équilibre des forces entre le RN et LREM n’a pas été perturbé. Le Président de la République a donc échoué dans sa volonté de reléguer le RN à la seconde place. Néanmoins, les deux partis obtiennent le même nombre de sièges — à savoir 23 chacun — au Parlement européen. Certains observateurs estiment donc qu’Emmanuel Macron ne s’en sort pas si mal, après l’impact de la crise des gilets jaunes.