Variant Omicron : craintes sur les marchés financiers

Actualités - Cette semaine, l'inquiétude liée au variant Omicron génère sur les marchés financiers un climat d'aversion généralisée au risque. Entre inflation et crise sanitaire qui se prolongent, quelles perspectives ? Comment les banques centrales réagissent-elles ?

Variant Omicron : craintes sur les marchés financiers

(Conception : Mathilde Hodouin – Réalisation : Amandine Victor)

Les investisseurs s’inquiètent de la dangerosité du variant Omicron et de ses répercussions économiques. Tandis que l’Europe traverse la cinquième vague de Covid-19, les marchés actions évoluent en dents de scie. Ce jeudi 2 décembre, les bourses européennes terminent en baisse. Le CAC 40 cède 1,25 %, le Footsie britannique recule de 0,55 % et le Dax allemand de 1,35 %. « Tant que l’histoire du variant Omicron restera une inconnue, nous allons rester dans ce schéma de hausse un jour et de baisse le lendemain et nous ne retesterons pas en Europe les pics de novembre », déclare David Madden, analyste marchés chez Equiti Capital, à Reuters.

L’Europe sur le fil

L’inquiétude générale favorise un climat d’aversion généralisée au risque. Ce mardi 30 novembre, Stéphane Bancel expliquait dans une interview accordée au Financial Times que les vaccins existants seraient sans doute moins efficaces contre le variant Omicron. D’autres observateurs proposent une lecture plus optimiste. « Si un virus moins grave et plus transmissible supplante rapidement les variantes plus graves, la variante Omicron pourrait-elle servir de catalyseur pour transformer une pandémie mortelle en quelque chose de plus proche de la grippe saisonnière ? », s’interroge Marko Kolanovic, stratège chez J.P. Morgan (propos rapporté par AOF).

Face à l’incertitude, l’indice de la volatilité en Europe bondit de +17,11% à 30,46 points ce jeudi 2 décembre. La zone euro connaît une inflation record de +4,9 % sur un an en novembre. De quoi battre en brèche le discours de la Banque centrale européenne (BCE) sur le caractère provisoire de la flambée des prix. Pendant ce temps, les spécialistes des tests et des diagnostics ont de nouveau les faveurs des investisseurs sur les marchés actions. En revanche, les actifs à risque souffrent du durcissement des restrictions sanitaires — notamment en ce qui concerne les déplacements quand plusieurs pays ont totalement fermé leurs frontières.

L’inflation, jusqu’à quand ?

De l’autre côté de l’Atlantique, la Réserve fédérale américaine (Fed) s’inquiète. Le variant Omicron pourrait remettre en cause la stabilité des prix et le plein emploi, qui sont les deux piliers de sa stratégie. « S’il s’avère qu’il s’agit d’un mauvais variant, il pourrait exacerber les pressions inflationnistes auxquelles nous sommes confrontés en raison des problèmes dans les chaînes d’approvisionnement », a prévenu Loretta Mester, présidente de la Banque fédérale de réserve de Cleveland, dans un entretien avec le Financial Times ce jeudi 2 décembre. La Fed se prépare à une inflation qui ne refluerait pas comme prévu début 2022.

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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