Crise pétrolière, les Etats-Unis mènent l’enquête

Actualités - Cette semaine a été rythmée par la crise du pétrole. Après la double attaque de drones subie par l'Arabie saoudite le 14 septembre dernier, tous les regards se tournent vers l'Iran. La communauté internationale mène l'enquête, Etats-Unis en tête. Quelles conséquences ces événements vont-ils avoir sur les marchés ?

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(Conception : Mathilde Hodouin – Création : Charlotte Thomas)

Cette semaine se place sous le signe de la crise pétrolière. Samedi 14 septembre, une double attaque de drones détruisait les installations pétrolières d’Aramco, en Arabie saoudite. Depuis, la communauté internationale joue à Sherlock Holmes. L’agression a été revendiquée par les rebelles chiites Houthis yéménites, alliés de l’Iran, en représailles de l’implication de l’Arabie saoudite dans la guerre civile au Yémen. Cette explication laisse sceptiques les observateurs extérieurs, rapporte l’agence Reuters. Dès ce lundi 16 septembre, le président Donald Trump a déclaré que l’Iran semblait à l’origine de l’attaque. Les Etats-Unis se sont même déclarés « prêts à riposter » si leurs alliés saoudiens leur demandaient un soutien militaire… Et le monde retient son souffle.

Le rôle trouble de l’Iran

De son côté, Téhéran nie toute implication mais voit dans cette attaque « un avertissement » selon les mots du président iranien, Hassan Rohani. Le guide suprême de la Révolution, l’ayatollah Ali Khamenei, a déclaré que l’Iran n’ouvrirait pas de négociations unilatérales avec les Etats-Unis. En revanche, la République islamique accepte l’idée de discussions multilatérales, à la condition que Washington applique de nouveau l’accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien. Pour rappel, les Etats-Unis s’en étaient retirés en 2018. Mais la Maison Blanche n’a visiblement aucune intention de négocier. Donald Trump a déclaré qu’il ne souhaitait pas rencontrer Hassan Rohani en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, qui s’est ouverte ce mardi 17 septembre.

Dans l’œil du cyclone, l’Arabie saoudite entend bien prouver l’implication de son rival iranien. Ce mercredi 18 septembre, le prince saoudien Mohammed Ben Salman a qualifié la double attaque de « test réel de la détermination mondiale » à faire face aux actes subversifs qui menacent la stabilité internationale. La région du Golfe connaît régulièrement de fortes tensions autour de l’industrie pétrolière. En juin dernier, deux tankers avaient subi une attaque dans le détroit d’Ormuz. Ce mercredi, l’Arabie saoudite a présenté des débris de drones et de missiles sensés prouver « de façon indéniable » l’implication de l’Iran. Un porte-parole du ministère saoudien de la Défense a évoqué 25 projectiles tirés depuis le « Nord ».

Vers un retour à la normale

La France et les Etats-Unis ont envoyé, chacun de leur côté, une équipe de spécialistes pour assister les enquêteurs à Ryad. « Puisqu’il y a une enquête internationale, attendons ses résultats », a déclaré prudemment le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, ce jeudi 19 septembre sur CNews. Pendant ce temps, l’Arabie saoudite s’est efforcée de rassurer les marchés financiers. La destruction des installations de Khouraïs et d’Abkaïk — le plus grand site mondial de transformation de brut — ont réduit de moitié la production de pétrole du royaume. Par effet de ricochet, la production mondiale a chuté de 5 %. La production pétrolière saoudienne devrait revenir à la normale d’ici fin septembre.

Dès ce mardi, le premier exportateur mondial de pétrole a garanti un approvisionnement complet à ses clients ce mois-ci. Les analystes ont pris acte. « On ne s’attend à aucune pénurie, les stocks de pétrole étant suffisants, et la situation devant être rétablie rapidement », indiquait la société de gestion allemande DWS dans une note publiée le même jour. La production devrait revenir à la normale d’ici deux ou trois semaines. En début de semaine, elle était déjà rétablie à 70 % de la capacité saoudienne. Le prince Abdelaziz ben Salman, ministre de l’Energie, annonce une production de pétrole de 9,89 millions de baril par jour en octobre. Les cours du pétrole, qui avaient grimpé de près de 20 % en séance dès lundi, ont fortement reculé dès mardi. Affaire à suivre ?

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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