Covid : Bruno Le Maire présente l’évolution des aides aux entreprises

Actualités - Cette semaine, Bruno Le Maire, ministre de l'économie, des finances et de la relance, annonce le prolongement des aides aux entreprises françaises face à la crise sanitaire. Sur quels dispositifs l'Etat va-t-il s'appuyer pour soutenir l'économie « quoi qu'il en coûte » ?

Covid : Bruno Le Maire présente l'évolution des aides aux entreprises

(Conception : Mathilde Hodouin – Réalisation : Amandine Victor)

L’entrée dans l’année 2021 n’a pas effacé la crise sanitaire. Après les fêtes, le Gouvernement a présenté ce jeudi 14 janvier en conférence de presse les nouvelles mesures de lutte contre la Covid. Le Premier ministre Jean Castex a ainsi annoncé un couvre-feu dès 18h00 sur l’ensemble du territoire dès ce samedi 16 janvier. Comment réduire l’impact sur l’activité économique ? Bruno Le Maire, ministre de l’économie, des finances et de la relance, a présenté dans un deuxième temps l’évolutions des aides en faveur des entreprises. Tous ces dispositifs sont détaillés en ligne sur le site officiel de Bercy. Leur coût est évalué à 4 Md€ par mois.

Helicopter money en renfort

La réouverture des bars et restaurants n’interviendra pas de sitôt. Ce vendredi 15 janvier, le chef Christophe Marguin a déclaré sur BFM Lyon que ses confrères devront patienter jusqu’au 6 avril prochain, d’après une date communiquée par les syndicats de la profession. Lors de la conférence de presse, Bruno Le Maire n’a donné aucune date de réouverture. En revanche, « le produit de la vente à distance et de la vente à emporter ne sera pas comptabilisé dans le chiffre d’affaires de référence pour le calcul de l’aide au titre du fonds de solidarité ». Cette mesure s’applique dès décembre 2020, et demeurera « tant que le fonds de solidarité sera en place ».

L’Etat vole au secours des entreprises du secteur S1 bis — qui dépendent des secteurs touchés par les restrictions d’activité — perdant au moins 70 % de leur chiffre d’affaires (CA). Une indemnisation couvrira 20 % de leur CA 2019 dans la limite de 200 000 euros mensuels. L’aide sera accessible « à compter de décembre 2020, quelle que soit leur taille », précise Bercy. Les entreprises fermées administrativement (secteurs S1 et S1 bis) avec un CA de plus d’1 M€ par mois bénéficieront d’une prise en charge à 70 % de leurs coûts fixes. Cette « aide exceptionnelle s’ajoute à l’aide du fonds de solidarité » avec un plafond de 3 M€ sur la période janvier à juin 2021.

Bercy souhaite étendre l’aide complémentaire sur les charges fixes « aux plus petites structures, qui ne feraient pas 1 million d’euros de chiffre d’affaires par mois mais qui auraient d’importantes charges fixes », par exemple les salles de sport, des activités indoor ou les centres de vacances. Le fonds de solidarité renforcé s’ouvre pour les viticulteurs, touchés par les sanctions américaines sur les vins tranquilles et le cognac. S’ils perdent 50 % de leur CA, ils pourront demander « une indemnisation de 15 % de leur CA 2019 dans la limite de 200 000 euros par mois ». Si la perte atteint 70 % de leur CA, l’indemnisation montera à 20 % de leur CA 2019.

Dispositifs bancaires et fiscaux

La France va conserver son titre de championne des aides pour ses entreprises face à la crise sanitaire. « quelles que soit leur activité et leur taille », elles pourront toutes demander un différé d’un an supplémentaire pour commencer à rembourser leur prêt garanti par l’État (PGE). Il s’agit là d’une « mesure de droit » insiste Bruno Le Maire. Une entreprise qui aurait contracté un PGE en avril dernier — « et qui ne serait pas en mesure de commencer à le rembourser en avril 2021 » précise Bercy — pourra ainsi demander un délai à sa banque, et commencer à rembourser à partir d’avril 2022. Reculer pour mieux sauter ?

Dans un effort d’inclusivité, le gouvernement incite les banques à examiner « favorablement et de manière personnalisée les moratoires ou les reports d’échéances nécessaires » pour les entreprises qui auraient contracté d’autres types de crédit qu’un PGE. C’est sans doute le moment de demander un nouvel échéancier pour ceux qui souffrent des restrictions de l’activité économique. De son côté, l’Etat maintient en janvier 2021 l’exonération de cotisations sociales mise en place en décembre 2020 pour les entreprises des secteurs S1 et S1 bis, fermées administrativement ou qui subissent une chute de 50 % de leur CA.

Côté comptabilité, Bercy prévoit également « un différé d’amortissement comptable des biens » afin de préserver les fonds propres des entreprises pour qui l’année 2020 aura été difficile. Les experts-comptables peuvent dès à présent mener les démarches nécessaires. « Les aides seront maintenues tant que les mesures de restrictions sanitaires seront maintenues », a martelé Bruno Le Maire ce vendredi 15 janvier sur RMC et BFMTV au micro de Jean-Jacques Bourdin. Objectif, éviter à tout prix la catastrophe sociale et économique. En 2021, la France aura donc son moment « Whatever it costs »… En espérant pouvoir régler la facture.

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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