Coronavirus : quelles perspectives économiques pour l’après-confinement ?

Actualités - Les Français entament leur troisième semaine de confinement pour réduire la propagation du coronavirus. Le Courrier Financier remercie tous les personnels soignants pour leur engagement auprès des malades, et continue de vous informer à distance. Quelles conséquences économiques pour cette crise sanitaire inédite ?

Coronavirus : quel bilan économique après le confinement ?

(Conception : Mathilde Hodouin – Réalisation : Amandine Victor)

Chaque soir à 20 heures, #OnApplaudit. Depuis le début du confinement, le 17 mars dernier, les Français ont adopté ce rituel quotidien pour remercier les soignants. A l’image des Espagnols et des Italiens, nos concitoyens manifestent leur solidarité depuis leur fenêtre. L’appel est parti des réseaux sociaux, avant de faire boule de neige. De son côté, la rédaction du Courrier Financier a opté pour le télétravail et le respect de la consigne #RestezChezVous. Ce mot d’ordre est observé par une « très grande majorité » des Parisiens, a déclaré ce mardi 31 mars le procureur de la République de Paris, Remy Heitz. Il a fait état de neuf personnes en règle sur dix.

Plus de 5 000 morts en France

Le confinement obligatoire devait prendre fin le même jour, mais il a été prolongé jusqu’au 15 avril. Il faut toujours présenter un justificatif aux forces de l’ordre pour sortir de chez soi, sous peine de 135 euros d’amende — 200 euros en cas de récidive dans les 15 jours. D’après un décompte de l’agence Reuters, daté de ce vendredi 3 avril (02h00 GMT), la pandémie de coronavirus a dépassé le million de cas et les 53 000 morts dans le monde. La France a dénombré plus de 1 300 décès supplémentaires ce jeudi 2 avril dans les hôpitaux et les Ehpad — dont le bilan n’était jusqu’ici pas pris en compte — ce qui porte le total à 5 387 morts dans l’Hexagone.

Ce très lourd bilan humain rappelle la nécessité de respecter les consignes. Mais cet effort pourrait bientôt porter ses fruits. « A la fin de la semaine ou au cours du week-end, on devrait commencer à avoir un impact (du confinement) sur les admissions à l’hôpital, sur les admissions en réanimation en particulier », prédit Jérôme Salomon, directeur général de la santé. Les autorités restent sur le qui-vive à l’approche des vacances de Pâques pour la zone C, la première concernée. « On ne part pas en vacances pendant la période de confinement (…) Tout abus sera sanctionné » a prévenu Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, ce mercredi 1er avril sur LCI.

Quel impact sur l’économie ?

Le « déconfinement n’est pas pour demain matin », a prévenu ce jeudi 3 avril le Premier ministre Edouard Philippe. La logique du confinement pourrait encore se prolonger au-delà du 15 avril. Afin d’aider les entreprises françaises à passer le cap, le Gouvernement a mis en place des prêts garantis par l’Etat (PGE). Les autorités appellent également à la solidarité inter-entreprises pour limiter le rallongement délais de paiement avec un comité de crise dédié, malgré une économie hexagonale pratiquement à l’arrêt. Dans une note publiée ce vendredi 3 avril, DWS considère que le confinement en Europe devrait durer « tout au plus » jusqu’en mai.

DWS — filiale de gestion d’actifs de la Deutsche Bank — table sur une récession économique brutale en Europe, mais anticipe un rebond au second semestre 2020. Les mesures massives prises par les gouvernements devraient préserver le tissu économique mais aussi se traduire par une forte augmentation de la dette publique. « Personne ne peut dire à quoi ressemblera le monde après le choc du Covid-19. Toutefois, les gouvernements sont en train de faire tous les efforts pour éviter un effondrement de l’économie. Ces efforts pourraient être couronnés de succès », estime Martin Moryson, chef économiste Europe pour la société de gestion allemande.

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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