Coronavirus : le vaccin Pfizer déclenche un rallye boursier

Actualités - Cette semaine, l'annonce par Pfizer d'un vaccin efficace à 90 % contre la Covid-19 a fait flamber les bourses mondiales. Le rallye boursier peut-il se poursuivre ? Comment les marchés anticipent-ils la fin de l'année ?

Coronavirus : le vaccin Pfizer déclenche un rallye boursier

(Conception : Mathilde Hodouin – Réalisation : Amandine Victor)

Une lumière au bout du tunnel ? Pfizer — société pharmaceutique américaine — et son partenaire allemand BioNTech ont annoncé ce lundi 9 novembre que leur vaccin expérimental contre la Covid-19 était efficace à plus de 90 %, d’après les premières données de leur étude. Cette nouvelle a déclenché un nouveau rallye boursier sur les marchés financiers. Les grands indices boursiers se sont aussitôt envolés, rapporte Reuters. Le jour-même de l’annonce à 13h10 GMT, l’indice européen Stoxx 600 gagnait ainsi 4,1 %, le CAC 40 à Paris plus de 7 %, et le Dax à Francfort 5,5 %. Les investisseurs semblent avoir retrouvé confiance en l’avenir.

Un bond en avant

Bien entendu, le résultat a été immédiat pour les deux laboratoires. Ce lundi, le titre BioNTech a grimpé de plus de 27 % à la Bourse de Francfort, quand l’action Pfizer était donnée en hausse de plus de 7 % à New York. D’après un document déposé auprès des autorités boursières américaines (en anglais) de la Securities and Exchange Commission (SEC), le PDG de Pfizer en a profité pour vendre 5,6 millions de dollars (4,76 millions d’euros) d’actions du laboratoire américain. Dans une déclaration relayée par CNN (en anglais), un porte-parole de Pfizer a déclaré que cette opération était programmée depuis des mois.

Lors de l’essai clinique, 94 participants ont développé la Covid-19. Ces cas ont permis à Pfizer d’examiner combien d’entre eux avaient reçu le vaccin au lieu du placebo. Une efficacité de plus de 90 % implique que pas plus de huit participants effectivement vaccinés ont contracté la maladie. Pfizer a déclaré qu’il poursuivrait l’essai jusqu’à dénombrer 164 cas de Covid-19. Au vu des contaminations qui se poursuivent aux Etats-Unis, ce quota pourrait être atteint début décembre d’après Bill Gruber, responsable scientifique chez Pfizer. La société pharmaceutique prévoit de produire jusqu’à 1,3 milliard de doses du vaccin en 2021.

Un sprint plutôt qu’un rallye ?

Après trois jours de rallye boursier, la course ralentit depuis ce jeudi 12 novembre. Les contrats à terme ont signalé un repli de 0,44 % pour le CAC 40 parisien. La baisse atteignait 0,6 % pour le Dax à Francfort et de 1,1 % pour le FTSE à Londres. Face à l’accélération des nouveaux cas de Covid-19, les craintes sur la croissance économique ont resurgi. Les Etats-Unis ont franchi ce jeudi le seuil symbolique des 100 000 nouvelles contaminations pour un huitième jour consécutif, rapporte Reuters. Des villes comme Chicago, Détroit ou New York ainsi que celles de plusieurs Etats — comme la Californie ou l’Iowa — ont réimposé des restrictions.

En Europe, les mesures de restrictions devaient être maintenues afin de contrôler la deuxième vague épidémique. La France a enregistré ce jeudi 12 novembre un nombre record de patients hospitalisés pour la Covid-19. Le même jour, le Premier ministre Jean Castex a confirmé que le confinement durerait au moins jusqu’au 1er décembre. Les principales bourses européennes ont donc ouvert en baisse ce vendredi 13 novembre, poursuivant leur repli de la veille. Selon une déclaration de l’office des statistiques Eurostat, la croissance du Produit intérieur brut (PIB) de la zone euro atteint 12,6 % au troisième trimestre 2020 par rapport au précédent.

Ce chiffre marque une légère baisse par rapport à l’évaluation précédente (12,7 %). Pour l’ensemble de l’Union européenne (UE), la croissance a été davantage revue à la baisse — elle atteint 11,6 % sur la même période, contre + 12,1 % en première estimation. Ces chiffres reflètent une année en dents de scie, entre les restrictions du printemps et le rattrapage de l’été. Le retour des mesures de confinement à l’automne risque de peser très lourdement sur les résultats de fin d’année. Dans ses dernières prévisions, l’exécutif européen table sur une chute de 7,8 % du produit intérieur brut (PIB) dans la région en 2020. Tout retour rapide à la normale est à exclure.

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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