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(Conception : Mathilde Hodouin – Création : Charlotte Thomas)
La date fatidique approche. Deux semaines avant le Brexit fixé au 31 octobre prochain, le Royaume-Uni et l’Union européenne (UE) ont trouvé un nouvel accord. Cette décision arrive à point nommé, rapporte l’agence Reuters. Elle tombe tout juste quelques heures avant une réunion cruciale du Conseil européen. Ce jeudi 17 octobre, les 27 dirigeants européens de l’UE ont validé cet accord. Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, s’est félicité de cette issue sur les réseaux sociaux. Quelques incertitudes demeurent cependant quant à la longévité de ce nouveau deal. Le texte doit encore être approuvé par le Parlement britannique, via le vote des députés de la Chambre des communes.
Vers la ratification… ou pas ?
Pour l’heure, les négociateurs laissent apparaître leur satisfaction. Côté européen, l’heure est au soulagement. « Quand la volonté est là, un accord est possible. Nous en avons un ! C’est un accord juste et équilibré pour l’UE et le Royaume-Uni », a déclaré Jean-Claude Juncker dans un Tweet posté ce jeudi. Côté britannique, le Premier ministre Boris Johnson a évoqué devant les caméras britanniques « un excellent nouvel accord, qui reflète l’énorme travail entrepris par les deux parties ». Le locataire du 10 Downing Street souhaite organiser la ratification lors d’une séance parlementaire exceptionnelle ce samedi 19 octobre. L’occasion aussi de pouvoir enfin « passer à d’autres priorités telles que le coût de la vie, le système de santé, les crimes violents et notre environnement ».
La bataille juridique n’est toutefois pas terminée. Boris Johnson devra manœuvrer finement. Le Premier ministre a besoin d’au moins 320 voix pour que le texte soit ratifié aux Communes. Avant lui, Theresa May avait échoué trois fois à obtenir l’adoption de l’accord négocié en novembre 2018. « S’il ne parvient pas à faire passer l’accord ce week-end, Johnson tentera probablement de parvenir à un no deal, bien que le Parlement ait rendu cela difficile légalement, ravivant ainsi la volatilité et le risque de baisse de la livre », estime Jim Leaviss, responsable de l’équipe obligataire chez M&G. Dès l’annonce de l’accord, les marchés financiers ont bien réagi. Les Bourses européennes ont augmenté leurs gains, les contrats à terme sur les indices de référence de Wall Street sont passés dans le vert et la livre s’est envolée.
Encore de l’incertitude sur les marchés
Le premier mouvement d’enthousiasme passé, les Bourses européennes ont terminé ce jeudi en ordre dispersé. Le nouvel accord entre Londres et Bruxelles sur le Brexit mis à part, les investisseurs ont continué d’éplucher des résultats trimestriels d’entreprises mitigés. À Paris, le CAC 40 a cédé 0,42 % à 5 673,07 points. Le Footsie britannique a pris 0,2 % et le Dax allemand a cédé 0,12 %. L’indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,3 %, le FTSEurofirst 300 de 0,12 % et le Stoxx 600 de 0,1 %. Ces mouvements montrent une inquiétude diffuse et le maintien des incertitudes. Les investisseurs craignent un nouveau rebondissement négatif dans le feuilleton interminable du Brexit.
Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts d’Etat varient peu. Le Bund allemand à 10 ans a cédé un point de base et celui des Treasuries à 10 ans est quasiment stable à 1,748 %. Sur le marché des changes, la livre sterling a touché un pic de cinq mois à 1,2943 dollar (+0,09 %) avant de redescendre vers 1,2865. Tous les regards sont désormais tournés vers le Parlement britannique. D’après le nouvel accord, la sortie du Royaume-Uni devrait être actée le 1er novembre prochain… A la condition que les députés unionistes irlandais ne bloquent pas de nouveau la ratification de l’accord.
