Brexit : Donald Trump joue les éminences grises au Royaume-Uni

Actualités - Cette semaine, Donald Trump était en visite d'Etat au Royaume-Uni. Le président des Etats-Unis a réaffirmé sa position en faveur d'un Brexit dur ainsi que sa volonté de nouer un nouvel accord commercial. Avec ce rapprochement, Donald Trump espère trouver un allié dans la guerre commerciale qui oppose les Etats-Unis à la Chine.

Brexit : Donald Trump joue les éminences grises au Royaume-Uni

(Conception : Mathilde Hodouin – Création : Charlotte Thomas)

Face à un Brexit qui s’enlise, Donald Trump se frotte les mains. Le président américain et son épouse sont arrivés ce lundi 3 juin au Royaume-Uni, dans le cadre d’une visite d’Etat de trois jours. Donald Trump a suivi un programme chargé, rapporte Reuters. Déjeuner avec la reine Elizabeth, thé avec le prince Charles, visite de l’abbaye de Westminster puis un dîner officiel au palais de Buckingham… Mais au-delà du protocole, le locataire de la Maison Blanche est arrivé à Londres avec un objectif économique très clair. Donald Trump promet aux Britanniques un avenir post-Brexit radieux, avec un accord commercial « phénoménal » entre leurs deux pays.

Donald Trump encourage un Brexit dur

Dans cette perspective, le président américain a une idée précise de la stratégie à adopter dans le divorce avec l’Union Européenne (UE). Ce mardi 4 juin, il a encouragé le Royaume-Uni à rompre les ponts avec Bruxelles. Cette position reflète l’entretien qu’il avait accordé au Sunday Times à la veille de sa venue au Royaume-Uni. Donald Trump y expliquait que les Britanniques devaient refuser de payer la facture du Brexit, estimée entre 40 et 45 millions d’euros. Quitte à quitter la table des négociations si l’UE ne répondait pas à leurs attentes. « Si vous n’obtenez pas un accord équitable, vous partez », a-t-il argumenté dans les colonnes du journal britannique.

Cette affirmation sonne comme un camouflet pour Theresa May. Le 24 mai dernier, l’ex-Première ministre annonçait sa démission, faute d’avoir réussi à réunir une majorité des députés sur l’accord du Brexit. Après être restée pour accueillir Donald Trump à Londres, Theresa May a officiellement quitté le 10 Downing Street ce vendredi 7 juin. Elle n’est plus à la tête du parti conservateur (Tories) qui lancera dès lundi prochain le processus pour la remplacer. Dans le système parlementaire britannique, le poste de Premier ministre revient au chef du parti majoritaire. Theresa May occupe désormais la fonction de « caretaker », c’est-à-dire qu’elle s’occupe des urgences et expédie les affaires courantes.

Vers un accord commercial Etats-Unis/Royaume-Uni

Pour signer un accord commercial avec le Royaume-Uni, Donald Trump devra attendre la date officielle du Brexit. L’Union Européenne a fixé l’échéance au 31 octobre prochain. Sur Twitter, le président américain a estimé possible la signature d’un « grand accord commercial » dès que le Royaume-Uni se sera débarrassé de « ses menottes ». Pour l’heure, Donald Trump se concentre sur les candidats à la succession de Theresa May. Il accorde une attention particulière à Boris Johnson, ancien ministre des Affaires étrangères et favori pour le poste de Premier ministre. « Je pense qu’il ferait un très bon travail », a déclaré Donald Trump. Le président américain a également eu un mot pour Jeremy Hunt, actuel chef de la diplomatie britannique et qui brigue également le poste.

A travers ces échanges d’amabilités, Donald Trump espère renforcer l’influence des Etats-Unis. Le président américain a notamment laissé entendre que la qualité des futures relations entre les deux pays dépendrait de la capacité du prochain dirigeant britannique à écouter ses mises en garde. Donald Trump compte sur Londres pour endosser le rôle d’allié des Etats Unis dans sa guerre commerciale avec la Chine. Face à l’influence grandissante du géant asiatique, l’Oncle Sam veut rester à la pointe de la technologie du futur. Dans le viseur de Donald Trump figure notamment l’accès au réseau 5G récemment accordé par Londres au chinois Huawei. Reste à savoir comment ce futur accord commercial va rebattre les cartes sur les marchés financiers.

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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