Bourse de Paris : le CAC 40 s’envole comme un bouchon de champagne

Actualités - Ce jeudi 16 février, le CAC 40 enregistre un nouveau record. L'indice phare de la Bourse de Paris dépasse les 7 300 points à la clôture — porté par la conjoncture et les publications de résultats 2022. Le CAC 40 va-t-il continuer à s'envoler comme un bouchon de champagne en 2023 ? Le point avec Le Courrier Financier.

Bourse de Paris : le CAC 40 s'envole comme un bouchon de champagne

Conception Mathilde Hodouin – Réalisation Amandine Victor

Pour la Bourse de Paris, c’est l’heure de sabrer le champagne. Ce jeudi 16 février, le CAC 40 s’est hissé à 7 366 points (+0,89 %) à la clôture. L’indice phare de la place enregistre ainsi une hausse de +14 % depuis le début de l’année. Après avoir touché un plus bas à la fin du mois de septembre (5 600 points), le CAC 40 s’offre une remontée de 30 %. De quoi alimenter encore longtemps l’optimisme sur les marchés financiers ? Tandis que la conjoncture économique s’améliore, les craintes de récession s’éloignent. Dans ce contexte, une série de bons résultats des grands groupes français vient soutenir le CAC 40.

Déjà plus de 100 milliards d’euros

En bénéfices net annuels cumulés, les entreprises du CAC 40 dépassent déjà les 100 milliards d’euros — alors que seuls 24 des 40 groupes concernés ont déjà dévoilé leurs résultats. Ce chiffre a été publié ce vendredi 17 février par l’AFP, après l’annonce des résultats de Safran et Hermès. En 2021, ces mêmes 24 entreprises avaient dégagé 96,3 milliards d’euros — sur un total de plus de 156 milliards d’euros de bénéfices pour l’ensemble du CAC 40. D’après Factset, le bénéfice cumulé de l’indice devrait rester stable en 2022. Ce décompte exclut Pernod Ricard et Alstom, dont les exercices ne correspondent pas aux années civiles.

Le chiffre d’affaires total dépasse déjà les 1 000 milliards d’euros pour l’année écoulée. De quoi réjouir les investisseurs… mais également raviver le débat sur les « superprofits ». L’impact délétère de la pandémie de Covid-19 est largement résorbé. Le secteur du Luxe — comprenez les groupes LVMH, Kering, Hermès et L’Oréal — voit son bénéfice progresser de +20 % à 26,7 milliards d’euros. Le secteur de l’énergie dépasse déjà son bénéfice de l’an dernier avec 23 milliards d’euros (contre 20,4 milliards d’euros en 2021), porté par les résultats record de TotalEnergies (19,5 milliards d’euros).

Déconnecté de l’économie française ?

Ces résultats sont impressionnants. Toutefois, il faut rappeler que le CAC 40 n’est pas vraiment représentatif de l’économie française. L’indice rassemble des géants, certes français, mais dont la structure est depuis longtemps internationale. Leurs profits n’ont pas de liens directs avec la croissance dans l’Hexagone. Dans les mois à venir, le CAC 40 devrait ainsi tirer profit de la réouverture de la Chine — notamment le secteur du luxe. Si LVMH et Kering ont été pénalisés par des baisses de ventes en Chine fin 2022, l’activité d’Hermès enregistre +22 % en Asie hors Japon à la même date, indique l’AOF ce vendredi.

L’optimisme des marchés financiers tient à leur perception des politiques monétaires. La Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE) poursuivent leurs hausses de taux — mais cette dynamique dépendra des indicateurs économiques. Aux Etats-Unis, l’indice des prix à la production en janvier 2023 ressort en hausse de +0,7 % par rapport au mois précédent, contre +0,4 % de consensus FactSet. L’inflation atteint +6 % sur un an contre + 5,4 % de consensus. L’inflation américaine reste supérieure aux attentes, mais elle marque le pas. Les marchés étant constamment dans l’anticipation, la fête continue.

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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