1er mai : Emmanuel Macron célèbre les Français « qui aiment le travail »

Actualités - Chaque 1er mai, les Français célèbrent la fête du Travail. Sur Twitter, Emmanuel Macron a salué pour l'occasion en 2019 « toutes celles et ceux qui aiment le travail ». Cette déclaration a fait polémique, une semaine à peine après la conférence de presse de restitution du Grand Débat National en direct à l'Elysée, où le Président demandait aux Français de « travailler davantage ».

(Conception : Mathilde Hodouin – Création : Charlotte Thomas)

L’arrivée du mois du mai sonne le retour de la question du travail. La semaine dernière, Emmanuel Macron a prévenu les Français qu’ils devraient « travailler davantage ». Le Chef de l’Etat s’est expliqué dans sa conférence de presse de restitution du Grand Débat National, ce jeudi 25 avril en direct de l’Elysée. « Quand je regarde nos voisin, on travaille moins qu’eux dans la vie entière et on travaille moins rapporté à l’année », a-t-il affirmé. D’après nos confrères du Monde, le Président semble se fonder sur les chiffres compilés en 2016 par le cabinet français Coe-Rexecode (proche du patronat), plutôt que sur les indicateurs de l’OCDE.

Inciter les Français à travailler plus longtemps

Si l’affirmation présidentielle reste à nuancer, Emmanuel Macron envisage différentes mesures pour remettre les Français au travail. Le Président a écarté la suppression des 35 heures, qui restent selon lui « une référence légale théorique ». Il pense en avoir assez fait en renvoyant « la question à la négociation dans l’entreprise ou dans la branche » et à travers des mesures comme la défiscalisation et la désocialisation des heures supplémentaires. Echaudé par l’exemple du Lundi de Pentecôte travaillé instauré en 2003, Emmanuel Macron ne compte pas supprimer de jours fériés. Avec 11 jours chômés dans l’année, la France se situe dans la moyenne européenne.

Avec l’allongement de la durée de la vie, le Président pense que ce serait « du bon sens de travailler plus longtemps ». Il refuse de toucher à l’âge légal du départ à la retraite à 62 ans, mais souhaite instaurer un système à points qui « incite les gens à travailler plus longtemps, mais sans contrainte ». Dans ce contexte de valorisation du libre choix, Emmanuel Macron a tenu pour le 1er mai à saluer sur Twitter « toutes celles et ceux qui aiment le travail ». Cette déclaration a déclenché une vague de protestation dans l’opposition, qui s’est empressée de rappeler que le 1er mai était « la journée internationale du travail, des travailleurs et des travailleuses » placée sous le signe de la lutte pour les droits sociaux.

Guerre des symboles et calendrier des réformes

Cette polémique rappelle celle déclenchée en 2012 par Nicolas Sarkozy, qui avait voulu organiser pour le 1er mai un rassemblement autour du « vrai travail, de ceux qui travaillent dur, de ceux qui sont exposés, qui souffrent, et qui ne veulent plus que, quand on ne travaille pas, on puisse gagner plus que quand on travaille ». Juste avant le second tour de l’élection présidentielle qui l’opposait à François Hollande, Nicolas Sarkozy avait enfoncé le clou : « Il y aura un très grand rassemblement le 1er mai autour du travail, et on défendra, nous, vraiment, le travail. Pas le statut, le travail ». Cette conception de la « valeur travail » était un des axes de sa campagne. Un point de vue qui rappelle fortement celui d’Emmanuel Macron.

Après les annonces post Grand Débat National, les ministres étaient invités ce lundi 29 avril à plancher sur la mise en place des réformes annoncées. Ce séminaire gouvernemental a été jugé trop peu productif par Emmanuel Macron, qui a vertement rappelé ses troupes à l’ordre ce mardi lors du Conseil des ministres. Face à la crise des Gilets Jaunes, le Chef de l’Etat craint de se montrer trop lent dans la mise en place des réformes annoncées. Emmanuel Macron a demandé à ses ministres de monter davantage au créneau pour défendre le travail gouvernemental, mais aussi de multiplier les déplacements sur le terrain. En ligne de mire, les élections européennes qui se tiendront en France les 25 et 29 mai prochains.

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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