Grand Débat National : que veulent les adhérents de la Chambre Nationale des Conseils-Experts Financiers ?

Actualités - Le Grand Débat National ouvert à tous les Français se poursuit jusqu'à mi-mars prochain. Dans ce contexte, la Chambre Nationale des Conseils-Experts Financiers publie cette semaine une enquête sur les aspirations de ses adhérents en matière de fiscalité et de dépenses publiques.

Dans le cadre du Grand Débat voulu par le Président de la République, la Chambre Nationale des Conseils-Experts Financiers, présidée par Didier Kling, a réalisé un sondage en ligne, auprès 2500 membres entre le 17 janvier 2019 et le 23 février 2019. Cette enquête portait sur le thème de « la fiscalité et des dépenses publiques », dont les questions sont issues du formulaire gouvernemental.

Adhérents du syndicat professionnel, les personnes consultées exercent en qualité de conseils aux entreprises et management de transition, conseils en diagnostic, conseils en épargne-retraite, conseils en évaluation et cession/transmission d’entreprises, conseils en gestion de patrimoine, conseils aux institutionnels, conseils en immobilier, conseils en opérations de banque.

Stabiliser la fiscalité et l’orienter vers l’économie réelle

L’enquête révèle que ces professionnels sont très attachés à une plus grande pédagogie en matière d’utilisation des ressources fiscales de l’Etat, et à un fléchage plus transparent. Plaidant pour une plus grande stabilité de la politique fiscale, ils souhaitent aussi dans leur immense majorité, que les pouvoirs publics développent l’éducation financière des Français.

Selon eux, les produits de la contribution générale devraient être mieux orientés vers l’économie réelle, mais en diminuant la part qui pèse sur les entreprises. L’ISF et l’IFI restent au cœur de leurs préoccupations. Les conseils-experts financiers verraient bien ces deux impôts disparaître totalement, au même titre que les taxes locales. Enfin, ils pointent du doigt les prélèvements sociaux qui ralentissent la croissance du pays.

Réduire les dépenses publiques pour rééquilibrer le budget de l’Etat

S’agissant des missions de l’Etat, les professionnels préconisent, outre le vote d’un budget à l’équilibre, de réduire les déficits par une diminution de la dépense publique (55 % des sondés) plus que par une hausse de l’imposition. Pour y parvenir, 45 % d’entre eux se prononcent pour une réduction des dépenses sociales et 32 % d’entre eux, pour une optimisation des moyens accordés aux collectivités territoriales.

Pour restaurer l’équilibre budgétaire du pays, 6 professionnels sur 10 accepteraient de voir les moyens accordés à la politique du logement réduits. 12 % souhaitent un abaissement du budget de l’Education Nationale  et de la Recherche. Dans une même proportion, il s’agirait pour eux de diminuer les crédits alloués à la Défense et à la Sécurité. Enfin, 8 % estiment que les transports ne nécessitent pas d’aides supplémentaires.

Retraite et temps de travail, priorité à la santé et effort national

Au moment où le Gouvernement s’apprête à réformer le système des retraites en France, les conseils-experts financiers estiment que les ressources de l’Etat pourraient être améliorées en prolongeant la durée légale du temps de travail (12,5%). Mais aussi en repoussant l’âge du départ à la retraite (20%). Parmi les secteurs où la protection sociale doit être renforcée, les sondés estiment que la santé est un domaine prioritaire (43 %), puis à part égale, le 4e âge et le financement de la solidarité (14 %).

A condition de le justifier, les professionnels estiment qu’ils seraient prêts à payer davantage d’impôt dans trois secteurs jugés prioritaires : l’écologie (14 %), la justice (11 %) et  la sécurité (16 %). Simultanément, 25 % des sondés refusent la création de nouveaux impôts. Particulièrement en matière de transition écologique où ils estiment au final qu’elle doit être plus incitative que fiscalisée.

Une aspiration à l’exemplarité et à la chasse au gaspillage

Enfin, une grand majorité des consultés attend une plus grande exemplarité des élus (40 %) et dans une proportion égale, la fin du gaspillage de l’argent public, ou encore la taxation des GAFA. Reste à savoir si le Gouvernement tiendra compte des attentes de la profession.

La Rédaction - Le Courrier Financier

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